samedi 7 décembre 2024

Vera Sola + Anthony da Costa, La Maroquinerie, 6 décembre 2024

Un peu avant de le retrouver jouant de la guitare au sein du groupe accompagnant Vera Sola, c’est en solo que le chanteur/guitariste Anthony da Costa a ouvert la soirée. Prenant le contre-pied d’un chanteur folk classique, c’est à la guitare électrique qu’Anthony da Costa s’est accompagné durant son set. Un instrument au spectre large, grâce aux pédales d’effets, que le musicien utilise dans sa totalité passant de passages éthérés, comme autant de vagues hypnotiques, à de brusques éclairs aussi électriques que brutaux. Sa voix, plutôt de tête, s’accommode de tous les registres, pourvoyant les émotions. Une belle première partie, en attendant de le revoir, espérons-le, une fois son album, qu’il vient à peine d’achever, sera sorti.

Place ensuite à la magnifique Vera Sola, qui a publié son magnifique deuxième album (« Peacemaker ») un peu plus tôt cette année, six longues années après un premier effort (« Shades », 2018) qui avait déjà marqué les esprits à l’époque, entourée d’un groupe de haut vol dans lequel on retrouve, et c’est à peine croyable, le « legendary » Elvis Perkins à la basse ! Toute de noir vêtue, Vera Sola marque les esprits par sa beauté magnétique, que l’on découvre à l’occasion, elle qui a plutôt l’habitude de se cacher sur les pochettes de ses albums. Petite brunette, coiffée de nattes et au regard clair, la chanteuse est totalement habitée sur scène et impressionne par son regard fixe, comme absent, totalement absorbée par la musique. Quand elle ne s’accompagne pas à la guitare folk, instrument dont elle joue magnifiquement grâce à une impressionnante technique d’arpège de la main droite, Vera danse et bouge beaucoup sur scène comme si la musique transperçait totalement son corps. La prestation hypnotise tout autant que sa voix, grave dans tous les sens du terme, habitant ses compositions entre folk, rock et americana, aux accents vintage sans ostentation, non dénués d’éclairs violents, dans lesquels se retrouve le guitariste Anthony da Costa, lui aussi totalement habité, dans la foulée d’une batterie au jeu atypique. Magnifique concert.

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