lundi 24 juin 2024

Olivier Rocabois + Bastien Devilles, Café de la Danse, 23 juin 2024.



Il y a des soirées comme ça, assez rares toutefois, où les planètes s’alignent, où le spectateur se retrouve propulsé dans une autre dimension. Rares sont les artistes pouvant accomplir l’exploit et il y a fort à parier que tous ceux qui ont eu la chance d’être au Café de la Danse en ce 23 juin 2024 s’en souviennent longtemps. Préambule indispensable, la programmation est particulièrement bien pensée ce soir, un petit coup de pouce du destin a évité les conflits d’agenda, pour nous présenter une soirée pop de très haute tenue.

Commençons par Bastien Devilles (Sébastien Souchois de son vrai nom), que l’on découvre à l’occasion, à qui revient la tâche d’ouvrir les agapes. Ce dernier, chanteur multi-instrumentiste, débute le set au piano entouré d’une formation de grande ampleur. La présence d’un sublime quatuor à cordes place le curseur de l’exigence musicale assez haut. Il est question ici de classe, d’élégance et de subtilité musicale. Un raffinement contrastant par la présence d’une batterie (jouée par Guillaume Glain) distillant un groove insidieux et d’une basse ronde (tenue par Lucas Valero) que l’on jurerait échappée des années 1960. Une marche supplémentaire est encore franchie lorsque Bastien s’empare du saxophone bariton ajoutant une note jazzy au somptueux cocktail. Une guitare éparse sur quelques titres complète le séduisant tableau.

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Nous parlions juste auparavant de raffinement et il semble qu’Olivier Rocabois, tout auréolé du succès critique de son magnifique nouvel effort, soit décidé à franchir un nouveau cap. Les petits plats sont ainsi mis dans les grands et outre ses excellents accompagnateurs habituels, de nouvelles têtes font leur apparition. Le même quatuor à cordes joue les prolongations, un vibraphone et même un sitar (joué par Martin Kubasik, le bassiste de Lost Solar Dust) font leur apparition. Mais le plus étonnant reste de voir Olivier Rocabois aussi serein. Une sérénité nouvelle, assez inhabituelle, qui pousse le chanteur à prendre des risques, comme pousser sa voix au-delà du lyrisme ou à tenir la scène en solo intégral (au piano ou à la guitare folk) pendant un intermède assez long. Après des années de doute, de questionnements et de tâtonnements, Olivier, arrivé à l’après-midi de son existence, semble avoir enfin trouvé sa voix. Celle d’une pop, aux ravissantes effluves psychédéliques sixties, tenant autant de la Grande-Bretagne que de la France, on pense à Gainsbourg, Polnareff ou aux bandes-originales de François de Roubaix, une pléthore de références prestigieuses auxquelles Olivier fait honneur. Tout est parfaitement restitué sur scène le temps d’un moment suspendu, hors du temps. De loin le meilleur concert d’Olivier auquel nous avons assisté.

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