C’est une double affiche de rêve, rock’n’roll en diable, qui s’offre à nous sur la scène de l’Olympia, en forme de retrouvailles. On commence avec Jim Jones All Stars (« A proper rock’n’roll outfit » dixit Chris Robinson) qui débute la soirée en fanfare. Bien décidés à mettre à profit la grosse demi-heure qui s’offre à eux, les Anglais enchaînent les titres pied au plancher et semblent encore plus exaltés qu’à l’ordinaire si tant est que cela soit possible. Un set le pied sur l’accélérateur, où les guitares sont contrebalancées par le swing du piano, pour le groupe qui ne s’interdit plus de revisiter le répertoire de la défunte Jim Jones Revue (« Burning your house down »). Seul regret, le son un peu moyen qui peine à faire justice au groupe, on entends trop peu le duo de saxophones par exemple. De « true brothers » comme les qualifient Chris Robinson qui, pour la petite histoire, avait produit en 1994 « The Very Crystal Speed Machine » des Thee Hypnotics, une des formations précédentes de Jim Jones.
Tentures, miroirs, lampes et effigie de Chuck Berry en carton sur le côté, c’est un décor barnum digne du « Rock’n’Roll Circus » des Rolling Stones, et au son d’AC/DC, que débarquent les Black Crowes qui, si ils ont pris un petit coup de vieux, restent en grande forme. La scénographie est assez étonnante, la batterie, ainsi que le piano et les choristes, sont installés très haut sur une estrade dominant les frères Robinson, ainsi que le basse et la deuxième guitare, installés sur scène. Un impressionnant mur d’amplis est installé derrière le chanteur et les guitaristes, dont on doute fortement qu’ils soient tous en état de fonctionner. Les Black Crowes donc, en hiatus depuis une bonne dizaine d’années, ont décidé de remettre le couvert avec un line-up fortement remanié, et restent sur un album « Happiness Bastards » de rock’n’roll de haute facture. De nombreux extraits en seront joués ainsi que des classiques du groupe, principalement issus des trois premiers disques (« Twice as hard », « My Morning Song », « Sting Me », « Thorn in my pride », « Remedy », « Jealous Again » etc.) C’est avec une joie non dissimulée que l’on retrouve ce classic-rock à mi-chemin du rock’n’roll et de la soul, et un soupçon d’acoustique sur la merveilleuse « She Talks To Angels ». La voix de Chris Robinson n’a pas bougé malgré les années et nous sommes surpris de voir son frère Rich Robinson régulièrement laisser les soli à son nouvel (et excellent) acolyte. Le concert se termine dans l’euphorie générale, Rich Robinson fête son anniversaire en ce jour même, un gâteau lui est apporté sur scène et des danseuses de French Cancan viennent sur scène fêter l’anniversaire du guitariste en grandes pompes. Enfin, si le groupe nous a habitué depuis des années à l’art de la reprise (« Hard to Handle » d’Otis Redding -extraite du premier disque- et « Carol » de Chuck Berry ont été jouées un peu plus tôt), la formation nous surprend en reprenant, de manière assez inattendue, « White Light/White Heat » du Velvet Underground en guise d’unique rappel. La soirée se termine par de nombreuses embrassades entre musiciens sur scène, un geste font les précédents line-up du groupe n’avaient pas l’habitude…
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