dimanche 5 mai 2024

Howlin’Jaws + Bad Juice, Le Trabendo, 4 mai 2024.



Venue de Strasbourg, c’est au duo guitare/batterie Bad Juice (une fratrie) qu’il revient d’ouvrir la soirée. Un court set d’environ une demi-heure ouvertement rock’n’roll, guitare saturée au son vintage et batterie survoltée. A noter une petite originalité, c’est le batteur qui chante. Le rendu en concert est plus brut, en ce sens plus proche des Black Keys et autres White Stripes, que sur disque où le groupe réussit à s’émanciper de ces clichés. Son nickel et compositions solides, avec autant de répétition hypnotique que d’amplis dans le rouge, on passe un très bon quoique court moment en leur compagnie.

S’ils ne sont pas frères dans la vraie vie, les trois membres des Howlin’ Jaws se comportent comme tels sur scène. Débutée au lycée, leur aventure continue encore à ce jour et, alors qu’ils sont encore dans la vingtaine, les trois musiciens ont passé au moins dix ans, la moitié de leur vie, à faire de la musique ensemble. Autant dire que, lorsqu’il se présente sur scène, le trio constitue un bloc de béton inattaquable aussi robuste qu’un granit breton. La connivence entre eux propulse la musique et leur sauve la face en cas de pain forcément inattendu. Se jouant avec maestria de la tension/détente, de l’accalmie après le chaos électrique (on inversement) le trio traverse la contrée psychédélique tout en transportant le spectateur. Ainsi la soirée débute par un son de boite à musique enregistré avant un « Half awake, half asleep » dantesque à la coda en forme de solo de batterie signée Baptiste Léon (costard bleu Las Vegas et lunettes de soleil façon Elvis) ravageur. Même les titres du premier album sont passés au filtre psyché, gagnent en longueur et sont totalement re-imaginés (cf. « Heartbreaker ») solo de guitare (Lucas Humbert) tout en maestria à la clé. Derrière sa basse le chanteur Djivan Abkarian n’est pas en reste et saute comme un cabri. Le trio profite de l’occasion, la date est d’importance pour le groupe dans une salle à la jauge importante, pour revisiter les coins peu utilisés sur scène de leur discographie à l’instar de l’excellente « The Sting ». Enfin, les harmonies vocales du groupe sont très travaillées et passent très bien la barrière du live. Attention, le groupe (que l’on retrouvera dans une semaine en première partie des Black Keys au Zénith) grossit à vue d’œil, est déjà énorme et ce n’est que le début !

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