mercredi 1 novembre 2023

Jean-Philippe Goude : « Le salon noir »

 


Alors que n’a pas tout à fait sonné l’heure des bilans de fin d’année, c’est pour bientôt, l’un des événements marquants aura certainement été le retour dans les bacs de Jean-Philippe Goude après quinze ans d’absence. Compositeur aux accents classiques, ce dernier signe un retour des plus ambitieux avec un double album pantagruélique contenant 19 pièces. Un effort colossal, dont le titre est inspiré du site préhistorique de la Grotte de Niaux (sise en Ariège) : le salon noir qui orne la pochette. Un salon que Goude se fait fort de nous faire visiter en musique, usant à merveille du piano mélancolique (« La Rage »), étrange lorsque ledit instrument est préparé (« Deci-delà » ; « Tomber dans les fragments ») ou des cordes stridentes (« Même les étoiles »), mettant ainsi en harmonies mélancolie et autres angoisses nocturnes (« J’habite une blessure »). Entêtante, obsédante, l’œuvre impressionne par sa grandeur, sa grandiloquence, digne d’une bande originale de Bernard Herrmann pour Hitchcock. Un sentiment encore surligné par les textures sonores concoctées par le compositeur (dont il est également friand), contrastant avec l’esthétique classique de l’ensemble. La musique happe littéralement l’oreille de l’auditeur pour mieux lui en faire voire de toutes les couleurs. Ecouter cet album est comme monter dans un ascenseur émotionnel faisant passer par tous les états. Enfin, et il est important de le souligner, l’album signe la rencontre de Goude avec un instrument inattendu et jusqu’ici peu utilisé dans l’univers de Goude : la voix. Celle du contre-ténor Paulin Bündgen que l’on retrouve sur 8 plages incarnant ces différents états d’âme. Sans doute la bande originale idoine pour l’automne et l’hiver.

https://www.facebook.com/jeanphilippe.goude




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