Sur la scène de la Philharmonie de Paris, plus habituée aux concerts classiques, Magma, qui fête son demie-siècle cette année, a trouvé l'écrin idéalement taillé à sa démesure. Le groupe mené par le batteur Christian Vander, c'est un peu l'objet musical non identifié qui survole le paysage rock français depuis 50 ans. Magma, c'est avant tout un batteur virtuose, nourri au jazz et qui a préféré garder la liberté formelle du genre plutôt que de le respecter à la lettre. Mais c'est aussi une écriture empruntant aux compositeurs classiques et aussi, parfois, une puissance sonore propre à attirer un public métal (comme on a pu le constater lors du deuxième set). Autant de facettes mises à jour une par à une, le long de la performance du soir, trois heures trente de spectacles découpé en deux entractes. Ainsi la formation élargie à mis les grands moyens, huit chanteurs/chanteuses, un véritable cœur d'opéra se répondant l'un à l'autre, des cuivres et deux pianistes virtuoses rappelant l'ancrage classique du zeuhl, le nom qu'ils ont donné à leur musique. C'est donc à une performance au long cours, aussi ambitieuse qu'une odyssée musicale à laquelle le public est convié. Une foule totalement hypnotisée par l'emphase dégagée sur scène et qui se réveille, comme on sort d'un doux songe, par des applaudissements fervents et une clameur méritée, une véritable ovation saluant la fin de chaque set. Ce n'est pas seulement trois heures et demie de concert que l'on fête mais les cinquante ans d'un mythe !
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