Depuis leur éclosion, au mitan des années 1990, The Dandy Warhols ont réussi cette double gageure, redéfinir les contours de la psychédélie moderne, rester fidèle aux guitares (au point qu'en 2000 ils s'étaient autoproclamés « le dernier groupe de rock'n'roll ») sans pour autant tomber dans le piège du mimétisme nostalgique. Un groupe de rock'n'roll moderne recyclant sans vergogne les années 60 et 70 (« Bohemian like you » au riff pompé sur les Rolling Stones, 2000) tout en inventant un autre langage à la limite de l'expérimentation (« Pete international airport », 1997). Tout au long des 25 ans dernières années et de leurs dix albums, le groupe a tenu la route, sans embardées sauvages, maintenant le cap et leur ligne esthétique. Jusqu'à ce jour où pour la première fois, le moteur a des ratées. Pris dans sa globalité ce nouveau disque est comme un miroir déformant de leur chef d’œuvre d'éclectisme « Come down » de 1997. Sauf que 20 années sont passées et le bel éclectisme d'hier manque cruellement aujourd'hui d'inspiration, pastichant les années 30 (cf. le « Fred n Ginger » d'ouverture) ou tentant une étonnante fusion électro-country (« Sins are forgiven »). En effet, bien trop souvent la machine tourne à vide (« To the church », « Small town girls ») et le Rubicon semble franchi avec "Forever" nul et non avenu. Le planant « Next thing I know » est certes plaisant mais ne va nulle part, et les Dandys frisent la correctionnelle avec « Thee Elegant bum » et « Motor city steel ». Ici et là quelques fulgurances rappellent l'excellence d'hier (« Be Alright » sans surprise mais efficace). Placée en clôture « Ondine » arrive comme un cheveu sur la soupe, signe du manque cruel de cohérence de toute cette affaire, jamais les Dandys n'ont proposé une composition aussi bizarre. Sept minutes de piano solo, entre classique et baroque, Chilly Gonzales traînait-il dans le coin ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, on tient peut-être là le point d'orgue de cet album décevant.
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