mercredi 27 septembre 2017

DAAU : « Hineininterpretierung »



Relativement méconnu dans nos contrées, ce groupe belge au patronyme allemand absolument imprononçable fête ses 25 ans d'une manière assez originale, réenregistrant 20 pièces marquantes de son répertoire sur ce nouvel album, certains anciens membres faisant même leur retour pour l'occasion. Habitués que nous sommes au rock et aux grosses guitares, la proposition musicale, sophistiquée, complexe et expérimentale de DAAU peut, de prime abord, désarçonner l'auditeur. Car, point d'amplis en surchauffe ici, mais du violoncelle, de la clarinette et de l'accordéon, entre autres, au service d'un répertoire n'évoquant rien de vraiment connu, ni de franchement défini, mais plutôt une myriade d'influences diverses discrètement évoquées ici et là. Le geste et l'intensité dégagée peut rappeler celle d'un groupe punk-rock («Drieslagstelsel 1 et 2», « Voodoo Sim », « Waltz Delire ») ; l'acoustique chaleureuse de la contrebasse, présente de loin en loin, nous ramène du côté du free jazz (« Berlin-Deventer-Antwerpen », « Lounja la gazelle ») mais l'intention générale reste orientée vers une sorte de musique classique délocalisée dans les Balkans (cf. l'accordéon d' « Orange »). Sans oublier une paire de « chansons » rudement bien troussées (« Gin & Tonic ») servies à merveille par une voix rocailleuse à la Tom Waits (« Highway Tiger »). C'est donc à un corpus particulièrement riche et complexe que se frotte l'auditeur et il ne fait nul doute qu'un temps d'adaptation est nécessaire et une écoute répétée requise. Mais, difficile de ne pas succomber au charme de cette musique, pour le coup franchement originale, et, surtout, voyageuse. C'est ainsi mille images mentales qui se bousculent à l'écoute de cet album qui n'a pas fini de faire travailler l'imagination. Pour les rêveurs de tout bords…

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