Musicien au parcours
atypique débuté dans le registre électronique avant de bifurquer
vers le folk, Fink effectue un nouveau détour en direction de la
note bleue. Avec ce très bel album, Fink nous questionne sur le sens
profond du blues. Plutôt que de tenter, tant bien que mal, de copier
les maîtres Afro-Américains du genre, Fink, conscient qu'il ne
partage pas le même vécu qu'un musicien Noir Américain, préfère
adapter l'idiome à son parcours personnel. Vu à travers ce prisme
le blues n'est plus uniquement un genre musical aux règles immuables
mais l'expression d'un vécu personnel, un feeling mis en notes. Ce
qui en l'espèce donne des choses assez étonnantes, l'hypnotique et
assez réussi « Cold feet » d'ouverture ou « She
was right » qui n'entretient que de très loin un rapport avec
le blues pur (les puristes s'arracheront les cheveux). L'introduction
(les deux premiers titres) passée, une fois que le guitariste a pris
ses marques, on ne peut que dérouler le tapis rouge au musicien.
Ambiance minimaliste donnant l'impression que la chose a été
enregistrée dans une cave, feeling nocturne prenant, acoustique
douce à l'oreille : à défaut d'en respecter les us et
coutumes à la lettre, Fink a parfaitement adapté l'idiome à son
univers musical personnel, ce qui démontre une compréhension intime
de l'essence même du blues (et on le remercie au passage de nous
épargner une énième reprise de « Sweet home Chicago »).
Le « Volume One » du titre semble indiquer qu'une suite
serait prévue, tant mieux, on n'est pas près de se lasser de
visiter ce nouveau club. Le dimanche comme les autres soirs de la
semaine.
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