Hier soir, le
magnifique écrin de la Cigale a été délocalisé près d'un port
de pêche irlandais grâce à la magie de la musique. Sur scène nous
retrouvons le sextet Doolin', un groupe toulousain qui excelle dans
le folk irlandais. Excellents instrumentistes, les musiciens
maîtrisent tellement leur sujet qu'ils peuvent se permettent de
détourner la musique pour l'entraîner sur des eaux inédites,
funky, jazzy (excellente section rythmique) ou adaptant la chanson
française à l'idiome (cf. la reprise d' « Amsterdam »
de Jacques Brel). Emportés par l'énergie positive de la musique, et
des notes s'échappant de l'accordéon, de la flûte et du violon,
les musiciens se lâchent, quitte à partir dans un proto-rap qui,
soyons honnêtes, ne leur convient pas au mieux. Peu importe, car
dans la salle, le public, très varié en terme de classe d'âge,
joue le jeu à fond, partant dans des gigues endiablées sous les
cris et applaudissements en rythme : chaude ambiance confirmant
l'universalité de ces rythmes irlandais. Dans ce contexte la section
rythmique excelle, la sonorité de la basse acoustique ressemble à
s'y méprendre à une contrebasse et Sébastien Saunié s'y entends
pour balancer des lignes groovy. On a pu également admirer la
dextérité de Josselin Fournel au bodhrán,
une percussion traditionnelle, dont il tire un swing irrésistible.
Enfin les reprises de titres signés Steve Earle (« The Galway
Girl ») et Bob Dylan (« The ballad of Hollis Brown »),
toutes deux très réussies, soulignent les liens entre le folk
irlandais et la country. Une très belle soirée, il ne manquait que
la proximité de l'Océan.
https://twitter.com/DoolinBand
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire