Hyperactif, Julien
Gasc est doublement sous les feux de l'actualité en ce début
d'année avec une nouvelle sortie de son groupe Aquaserge et ce
deuxième album en solo quatre ans après « Cerf, biche et
faon ». Alors que les premières notes sortent des enceintes,
la « patte » Julien Gasc est immédiatement identifiable.
Une certaine forme de psychédélisme baroque (cf. « Circle
Bar ») entre pop et free jazz (cf. « La Cure »)
dont la source remonte aux années 1960, on pense ainsi à
Gainsbourg, Polnareff, François de Roubaix ou Gérard Manset, servie par des textes
(majoritairement dans la langue de Molière, c'est, hélas, devenu
assez rare pour être souligné) surréalistes. Et c'est bien cet
aspect qui fascine le plus chez Julien, cette capacité à faire
fondre la langue pour la faire coller au mieux aux courbes,
arabesques sinueuses, de sa musique labyrinthique (« Les pages
anonymes »). Mettant les guitares en retrait, au profit d'une
instrumentation dense, Julien Gasc compose un album envoûtant et
classe. Pensé, produit et soigné jusque dans ses moindres détails,
« Kiss me you fool » est bien plus qu'un énième
revivalisme vintage, c'est un classique immédiat à la beauté
intemporelle.
En concert à Paris (La Maroquinerie) le 18/02
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