dimanche 20 novembre 2016

Catfish : « Dohyo »



Le Dohyo désigne le cercle au sein duquel se retrouvent deux sumos avant d'entamer la lutte. C'est également le titre du deuxième album de Catfish, comme un aveu de la part du duo qui pratique la musique comme la résultante d'une confrontation entre deux univers. Le titre trouve tout son sens le long de ce deuxième album qui voit cet attachant groupe évoluer en douceur. Toujours fidèle au blues, l'album démarre avec « Landmarks », un premier titre aux relents garage rock où l'influence bleue se fait sentir dans la guitare inspirée de Damien Félix. L'introduction est quoi qu'il en soit parfaite. Mais bien vite, Catfish se joue des étiquettes et des codes embarquant sa musique dans des directions inattendues, invitant des synthés dans la danse, toujours utilisés à bon escient et avec parcimonie pour un résultat évoquant la new/cold wave des années 1980 (« Rebirth », « No reason »). Ailleurs, le duo lâche les chevaux, flirtant avec le punk (cf. « The Feather »), contexte dans lequel la chanteuse Amandine se révèle particulièrement à l'aise et laisse exploser toute sa puissance vocale (elle est, de plus, assez impressionnante sur scène). Mais Catfish sait aussi jouer sur la retenue et délivre coup sur coup avec « The Tree » et « Take your time » deux superbes ballades, caverneuses à souhait et suintant le blues. Si le groupe s'essouffle un peu en fin de programme avec quelques titres un peu plus anecdotiques, l'ensemble, à la fois homogène et varié, voit le duo évoluer à un niveau assez élevé. Un excellent disque, produit avec soin confirmant Catfish dans sa posture de groupe avec lequel il faudra désormais compter.
En concert le 24/11 à Paris (Divan du Monde)

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