Cultivant depuis de
nombreuses années ses accointances avec le milieu cinématographique,
le trio électro Zombie Zombie franchit le Rubicon, signant la bande
originale du premier film (magnifiquement) réalisé par Sébastien
Marnier. L'association tombait en effet sous le sens, Zombie Zombie
n'ayant pas son pareil pour souligner le suspense, l'angoisse même
procurée par l'histoire de cette femme prête à tout pour retrouver
son emploi, sombrant dans la folie. L'ambiance générale du disque
baigne dans une atmosphère délicieusement rétro, aux influences
80s, et comme toujours en pareil cas, c'est l'ombre de l'immense John
Carpenter (la référence absolue en la matière) qui plane au dessus
de cet album (cf. « Runing », le thème de Constance ;
« Filature », « Bowling », « Folie
furieuse »). Mais le trio ne se contente pas de recycler
habilement les années 1980. Ainsi, « l'effondrement »
n'est pas sans rappeler les stridences de Bernard Herrmann lorsque ce
dernier œuvrait aux côtés d'Alfred Hitchcock, dans une version
contemporaine et électro. Dans un registre plus festif, illustrant
les scènes de sorties nocturnes, « Tuning » et « Boite
de nuit », inventent un nouveau style, hybride, teinté de
nu-disco, une sorte de dance music étrangement triste et
mélancolique. Même sans l'apport essentiel des images, la bande son
tient la route par le seul pouvoir évocateur des sons, évitant
l'écueil de nombre BO. Un excellent film et une bande originale à
l'avenant.
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