Autrefois one-man
band devenu duo, Dirty Deep ajoute un nouveau membre à chaque
disque. Troisième album donc, le groupe est devenu un power trio,
logique, cela tombe sous le sens ! Cela tombe surtout bien dans
les oreilles. « Plus on est de fous, plus on rit » comme
le dit le vieil adage qui trouve ici une parfaite illustration
musicale. Dirty Deep n'a jamais pratiqué une musique aussi fine,
creusé aussi profondément le sillon du blues racinien. La
différence se fait sentir dès le premier titre « Holy Pocket
Boogie » qui commence par une fantastique ligne de basse, le
genre de choses qui était bien évidemment impossible auparavant. Un
peu plus loin, une ruade de batterie apporte un groove imparable à
« Goin' down south », une fois encore les bienfaits du
trio se font ressentir. Dirty Deep, déjà excellent par le passé,
est clairement passé à la vitesse supérieure ! Au chant, à
la guitare et à l'harmonica, Victor Sbrovazzo fait montre de son
implication habituelle, son chant est intense, habité et c'est
l'ensemble du groupe (l'auditeur aussi par la même occasion) qui se
retrouve les pieds dans la boue, en plein marais. Au menu du blues,
oui, mais dopé par une énergie rock qui dévaste tout sur son
passage (« Can i kick it ? », « How i ride »,
à la lisière du métal). Ce qui n'empêche nullement Victor et ses
comparses de se montrer tendre à l'occasion d'un passage acoustique
(cf. « Light and Blue »). Mais qu'est-ce qui coule dans
mes veines ? Du bon son tiens, pardi !
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