samedi 17 octobre 2015

Ponctuation : « La réalité nous suffit »



Composé des frères Guillaume et Maxime Chiasson, le duo Québecois Ponctuation sort son deuxième effort. A l'instar du Nombre naguère, Ponctuation sort un album (hélas) totalement improbable de ce côté-ci de l'Atlantique : du rock garage, aussi furieux que n'importe quel groupe étasunien, mais chanté en français. En résumé, l'album sent bon la débrouille, un disque autant enregistré que bricolé avec les moyens du bord. On imagine sans mal la fratrie se débattre au milieu des câbles au fond d'une cave improbable ! Les influences américaines de Ponctuation affluent tout au long de ce disque. D'un côté un garage rock, speedé, furieux, d'obédience plus pop que blues et mené tambour battant (« Météo », « Morts et vivants », « La réalité me suffit)) à grands coups de guitares déglinguées. De l'autre, un pyschédélisme ascétique qui se distingue par un son assez sale (« L'idole ») comme si le groupe prenait un malin plaisir à faire planer l'auditeur en pleine zone de turbulences (l'instrumental « Peyotl dominical »). Au niveau des paroles, le duo entretien le mystère collant des mots surréalistes (« Mon corps est une planète »), sur lesquels on n'a pas fini de s'interroger, aux mélodies. Le tout forme un univers unique en son genre. C'est sur, lorsqu'elle prend la forme d'un album aussi réussi, la réalité nous suffit amplement à nous aussi.
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