Alors que la musique sort des
enceintes, on se rends compte, au fil des titres, que c'est à un
bien étrange voyage que nous invite Dominique Terrieu, aka Dimoné,
le long de ce quatrième effort. Les textes, sont de prime abord un
peu abscons, à double sens, au point que l'on n'est jamais trop sur
de ce que l'on écoute. Dimoné à le chic pour nous plonger dans un
abîme de perplexité (« Venise »). La langue est
utilisée avec une telle liberté qu'elle semble être totalement
réappropriée par l'artiste (cf. le titre de l'album) avec quelques
détours vers l'anglais (« Chutt chutt shut up ») ou
l'espagnol (« Soiñons
nos rêves »). Le doute n'est plus permis, Dimoné possède un
véritable univers, personnel dans lequel il nous guide par la main.
Musicalement la chose est au croisement de plusieurs influences. Si
la base reste la chanson, Dimoné infuse dans ses compositions un
soupçon de fièvre rock, trahissant son passé punk, au détour de
riffs de guitare bien envoyés. Un peu de piment qui le place
largement au-dessus du tout venant de la variété et agrémenté
d'arrangements baroques (piano jouet ou bastringue). Un chemin assez
tortueux dans lequel on croise quelques fantômes, Alain Bashung ou
Serge Gainsbourg pour les parties parlées. Original et donc,
forcément, digne d'intérêt.
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