S'il facilite bien la tâche du
chroniqueur, le petit jeu des comparaisons ne rends pas forcément
compte de la réalité d'un projet artistique. Prenez Zo par exemple
(dont on avait évoqué le dernier album par içi). Parce que ce
dernier a choisi de chanter dans la langue de Molière, on pense
instantanément « chanson française ». Or Zo est
intrinsèquement rock n'roll. Et on en a eu une splendide
démonstration mercredi soir dernier sur la scène des Trois Baudets,
petite salle de pigalle consacrée à la chanson. Entouré de son
excellent groupe (deux guitares, basse, batterie et clavier), Zo a
pris un petit coup de fouet rock n'roll dans le manche de sa guitare
lorsqu'il s'est agit de dévoiler son répertoire sur scène. Ses
chansons évoquent l'errance, les voyages en train, les ports, des
destinations proches ou plus lointaines. La musique est sacrément
ancrée dans les années 60/70, et pas n'importe laquelle :du
blues, du folk, du rock n'roll. L'enchaînement de « Teddy la
montagne », dans une version particulièrement inspirée et
bluesy à souhait (magnifique ligne d'harmonica soit dit en passant)
avec le rockabilly yéyé « Slow guimauve twist et soda »
fût tout bonnement magique. C'est le golf drouot réssucité !
Il ne manquerait plus qu'un petit « Strass avenue »
derrière ça et c'était le tiercé gagnant. Malheureusement par
manque de temps, le groupe enchaine directement sur « Jaisalmer »,
un magnifique final avec violon et guimbarde, les silences comptent
alors autant que les notes, les instruments dialoguent avec
délicatesse, on est transporté là-bas en Inde à Jaisalmer. La
chaleur est palpable. Dommage que le set n'ait duré qu'une
demi-heure !
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