Contrairement à ce que son patronyme
laisse supposer, le guitariste Pat O'May est Français, originaire de
Rouen. On peut même dire que, actif depuis les années 1980, Pat est
un des piliers de la scène Hard Rock hexagonale, un des ces soldats
anonymes du rock n'roll, qui font leur chemin en dehors de toute
considération commerciale, à la marge du grand public. Notre héros
du jour s'est fait une spécialité de la fusion rock/celtique. Une
sorte de Dropkick Murphy (moins punk toutefois), installé en
Bretagne, à lui tout seul. « Behind the pics » est donc
le neuvième album de Pat et c'est avec la promesse d'un bon moment
en sa compagnie que l'on insère le disque dans le lecteur. Le titre
d'ouverture « On the moor », déçoit pourtant,
grandiloquent, limite pompier, l'amalgame avec le New Symphony
Orchestra de Sofia ne se fait qu'imparfaitement. Ailleurs, par
contre, Pat fait des merveilles : « No Religion » et
« We can dance » sont sèches et bien envoyées, avec ce
qu'il faut d'agressivité. L'instrumental « Michael's calling »
fait office d'oasis acoustique, une douceur bienvenue, prouvant que
le musicien est aussi à l'aise avec ou sans les watts. « My
Hate » est une parfaite illustration des deux facettes de son
talent, une douce intro folk avant un déchaînement de décibels.
Notons au passage que ses cordes vocales sont à l'unisson de celles
de sa guitare. Son art de la guitare, Pat la met au service de
compositions solides, évitant ainsi l'écueil de la démonstration
froide, sans quoi l'exercice se rêvelerait vain et décevant. Bien
au contraire, Pat dévoile au fil des titres un songwriting fin et
précis (« The Beast ») et des soli judicieux (« Little
big horn »). Au final, l'album est rudement bien troussé et
fera la joie de tous les nostalgiques du Hard Rock à l'ancienne ou
de tout ceux qui aiment tout simplement la six cordes.
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