Disparu l'été dernier, le 16 juillet
à Zürich, quelques jours à peine après avoir foulé une dernière
fois une scène française (au festival de jazz de Vienne), Johnny Winter n'aura même pas vécu assez longtemps pour voir la sortie
officielle (le 10 septembre dernier) de son ultime album studio.
Johnny est mort sur la route, loin, si loin de son village natal de
Beaumont au Texas. Forcément, réecouter ledit album après les
faits prend une tournure particulière. Comme un baroud d'honneur, un
dernier banquet avec une foultitude d'invités. Les amis de la
première heure ont répondu présent, Eric Clapton, Joe Perry
(Aerosmith), Brian Setzer (Stray Cats), les copains du sud, Billy
Gibbons (ZZ Top), Texan comme lui, ou Dr John, le voisin de
Louisiane. Et puis la jeune génération est venu rendre visite à un
mentor, Ben Harper, l'harmoniciste Jason Ricci. S'attaquant à un
répertoire de reprises classiques (« Killing Floor »,
« Unchain my heart », « My Babe », « Who
do you love »...) Johnny rends ici un ultime hommage au blues
et au vieux rock n'roll avec lesquels il a grandi. Au final cela
donne un disque avec une grande variété d'ambiances, des 1950s aux
1970s, où l'harmonica, les cuivres et les joutes guitaristiques au
cordeau entre guitar heroes de bonne compagnie (« Okie Dokie
Stomp » avec Brian Setzer) tiennent le haut du pavé. Pas
foncièrement original certes mais d'excellente tenue, Johnny aura
réussi sa sortie... RIP.
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