jeudi 9 octobre 2014

The Legendary Tiger Man + Catfish, La Maroquinerie, 7 Octobre 2014


Superbe plateau d'une rare cohérence blues en ce mardi soir dans la superbe petite salle de la maroquinerie. On commence par le duo jurassien Catfish. Sacré alliage de personnalités entre le placide Damien et l'explosive Amandine. Les regards échangés entre deux morceaux par les protagonistes en disent long sur le respect mutuel qui les anime. Et cela s'entend ! Bien loin de se confiner à la simple formule guitare (jolie Gretsch demi-caisse) + batterie, Catfish multiplie au contraire les configurations Amandine passant de la basse à la batterie, laquelle est divisée en deux (la grosse caisse et la charleston pour Damien, le reste pour Amandine). Il en résulte un son de batterie assez mat avec très peu de cymbales. A cette formule très roots, Catfish ajoutent quelques notes électro grâce à un petit synthé aux interventions rares mais judicieuses. Un frottoir et quelques percussions gadgets complètent la panoplie. Catfish maîtrise tous les fondamentaux, le bottelneck, l'harmonica et la puissance vocale de la diva Amandine vous transporte au fin fond des marais. Enfin le groupe est aussi à l'aise en électrique (et vive le lâché de watts!) version garage qu'en acoustique, arpèges et émotion à fleur de peau. Même une simple configuration harmonica et voix vous donne des frissons dans le dos. Notons que beaucoup de nouveaux titres furent joués, probablement en rodage avant un deuxième album dont on est en droit d'attendre beaucoup. Assurément, un groupe à suivre...

On continue ensuite avec The Legendary Tiger Man, le projet solo de Paulo Furtado, par ailleurs leader de Wraygunn. Fait exceptionnel, le Tiger Man qui d'ordinaire se produit en solo intégral est cette fois-ci accompagné de deux acolytes : un batteur et saxophone baryton. Le sax apporte une note jazzy, remplaçant la basse, et d'un coup c'est le fantôme des regrettés Morphine qui vient hanter la salle. Le batteur, exceptionnel de puissance, apporte beaucoup de profondeur, propulsant le trio dans une sorte de transe impossible à atteindre en solo (on se souviendra longtemps du final rock n'roll!). Pas encore tout à fait au point, le trio se paye une bonne tranche de rigolade lorsque les deux musiciens additionnels se plantent régulièrement sur un pont. Le saxophoniste jette alors un billet de 20 euros à son leader en guise d'amende ! Cependant c'est Paulo en solo qui assure la majorité du show. Assis, sa Gretsh demi-caisse sur les genoux, derrière sa grosse caisse de batterie, Paulo égraine ses compositions entre blues et garage rock n'roll sans oublier de rendre hommage à quelques grands noms (« 20 flight rock » d'Eddie Cochran). Également conteur, récitant des textes entre chaque titre à l'instar d'un Tom Waits, Paulo intègre une dimension cinématographique dans son travail : un écran dans le fond projette des petits films illustrant les chansons. Ecran qui permet à Lisa Kekaula et Asia Argento de faire une petite apparition virtuelle. Paulo a surtout eu la bonne idée de faire un peu de ménage dans l'attirail qui l'équipe d'ordinaire sur scène (exit le kazoo et l'engin bizarre qui servait à faire des distorsions sonores) pour un résultat beaucoup plus roots au final. Il subsiste seulement un micro au son distordu qui apporte une note étrangement intime. Ce fut une excellente soirée.

https://www.facebook.com/thelegendarytigerman

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