Originaire d'Australie, le duo Jagwar
Ma, que l'on a découvert récemment sur scène aux Eurockéennes de Belfort, apporte des nouvelles couleurs au psychédélisme. Moins
rock et moins attaché aux traditions que ses compatriotes de Tame Impala, le duo composé de Jono Ma et Gabriel Winterfield
(voix/guitares) ne se révèle pourtant pas moins planant. Bien au
contraire. Tissant sa toile autour de samples répétitifs, pour la
note moderne, auxquelles se greffent une guitare, tout droit sortie
des années 1960 (« The Throw », « That
loneliness », « Let her go »), et des lignes de
basses d'une efficacité à toute épreuve (« Come save me »),
Jagwar Ma emporte l'auditeur. Les mélodies tournent en boucle,
bouleversées par de changements brusques de volume et un art
consommé de la tension/détente calqué sur des rythmes qui vont
crescendo (« Four »). La pression monte, monte jusqu'à
devenir une expérience quasi sensorielle. Et au milieu de ce
tourbillon sonore, plane la voix, éthérée, trafiquée, de Gabriel
Winterfield déclamant sa prose. On pense à une version club de la
facette la plus expérimentale du Brian Jonestown Massacre, en plus
accessible toutefois. L'album est un plongeon dans un grand bain
psyché où se croisent pêle-mêle Pink Floyd, les Beatles, les
Beach Boys ou les Stone Roses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire