mardi 1 janvier 2013

Tame Impala : « Lonerism »




Un peu méconnu jusqu’alors, le groupe Australien Tame Impala a fait forte impression fin 2012. Il y a de quoi en effet être impressionné à l’écoute de ce nouvel effort, le deuxième, intitulé « Lonerism ». Lonerism, terme inventé, inspiré de loner (solitaire) que l’on pourrait tenter de traduire par un hasardeux « solitairisme ». De fait, l’ancien trio se résume maintenant au seul Kevin Parker, qui a quasiment tout joué tout seul, à l’exception de « Apocalypse dream » enregistré avec l’aide du clavier Jay Watson. Le son Tame Impala a évolué et est aujourd’hui beaucoup plus orienté sur les claviers, parfois un petit peu kitsch mais restant dans les limites du bon goût, qui partent dans de longues nappes comme autant d’envolées pour l’auditeur. Pourtant, Tame Impala n’est pas, uniquement du moins, cet objet expérimental abstrait et reste un groupe pop, capable de fulgurances mélodiques dignes des Beatles époque Sgt Pepper : « Feels like we only go backwards », « Apocalypse Dreams » ou de trips psychédéliques hallucinants : les magnifiques « Endors-toi », « Music to walk home by » ou « Mind Mischief ». Si il reste ancré dans un son influencé par les années 1960, Tame Impala n’essaye pas, contrairement à d’autres, de recréer une époque par tous les moyens possibles. Au contraire, Kevin Parker se sert du passé comme d’une rampe de lancement afin de propulser le rock psychédélique vers d’autres horizons. Que l’on espère radieux. Un équilibre subtil entre passé et futur. Un album très riche, qui nécessite plusieurs écoutes afin de bien en saisir toutes les nuances et elles sont nombreuses. Assurément un grand disque, dont on attend tout de même de voir comment il vieillira, avant de crier au chef d’œuvre.
En concert à Paris (Olympia) le 26 juin 2013.

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