vendredi 11 novembre 2011

Patrick Sweany+Southside Johnny & The Asbury Jukes, Paradiso, Amsterdam, 28 octobre 2011.



Aujourd’hui My Head is a Jukebox vous fait voyager et prends la route (enfin plus précisément le train) à la rencontre du vénérable Southside Johnny et de son groupe The Asbury Jukes. Southside Johnny ne tournant plus en France, faute de popularité, c’est à Amsterdam, au Paradiso, que nous avons assisté à sa tournée européenne annuelle. Un petit mot pour commencer sur Southside Johnny, le « king of the Jersey Shore », chanteur ayant débuté dans les années 70, grand ami de Bruce Springsteen qui lui a offert plusieurs chansons et avec lequel il a partagé le guitariste Little Steven.

La soirée se déroule au Paradiso, un lieu mythique d’Amstedam, une ancienne église transformée en salle de concert à la fin des années 60 après que l’endroit fut squatté par des hippies. Longtemps un haut lieu de la culture contestataire, le Paradiso est depuis rentré dans le rang. Assez vaste, l’ancienne église abrite un bar en sous-sol ainsi que deux salles de concert, la petite salle et la grande halle où se produit Southside. Avec ses vitraux et ses deux mezzanines, l’endroit a incontestablement une âme et du cachet sans être aussi belle que certaines salles parisiennes (La Cigale, Le Trianon). Néanmoins l’endroit est vraiment chouette et Amsterdam peut se targuer d’abriter une salle sortant de l’ordinaire.


La première partie est assurée par Patrick Sweany, un guitariste/songwriter originaire de l’Ohio et qui fût un temps produit par le Black Keys Dan Auerbach. Seul avec sa guitare et une mini estrade à ses pieds en guise de percussion, Sweany semble être un peu esseulé et à la peine. Son set révèle néanmoins de réelles dispositions de songwriter et son répertoire entre blues, folk et soul gagnerait à être joué en groupe malgré tout son talent de guitariste. Patrick possède également une voix qui porte et qui est justement trop forte pour être accompagnée par une simple guitare. Un excellent musicien et une belle découverte malgré tout pour commencer la soirée. Et comme il est assez rigolo et blague régulièrement avec le public, on a passé un bon moment en sa compagnie.

Et puisque l’on parlait de voix, c’est justement à cette dernière que Southside Johnny doit sa réputation. Vieilli avec élégance son timbre est maintenant un peu éraillé et convient de mieux en mieux à son style musical. Qualifié en introduction de « old fashionned Jersey Shore rock n’roll » Johnny oscille entre pur rock n’roll et rhythm n’blues. Un ou deux blues originaux fûrent même joués au cours du concert pour maintenir la balance. Johnny est entouré par un groupe assez nombreux, à l’ancienne, et ce depuis toujours : une section de cuivres, orgue hammond B3 (et la cabine leslie idoine), basse, batterie et guitare pour un résultat musicalement très énergique et soulful. Johnny est également un excellent harmoniciste, dont il jouera un peu pour un résultat assez mitigé. C’est le seul point noir de la soirée, les cuivres et l’harmonica se marient assez mal et le mélange donne un résultat confus, une sorte de bouillie sonore. Véritable showman Johnny est vêtu du maillot orange de l’équipe de foot locale, un truc pour se mettre le public dans la poche, sport qu’il pratiquera sur scène faisant quelques passes avec le bassiste, un tambourin en guise de ballon. Quel comique ! Johnny fait des blagues, s’amuse à perturber son pianiste en plein show, c’est aussi une petite boule d’énergie qui n’arrête pas de sauter partout. Généreux avec le public, Southside Johnny et son groupe reviendront par deux fois sur scène pour les rappels pour un show qui durera au total pratiquement deux heures et demie (quitte à faire le voyage autant que cela vale le coup). Un excellent concert, dommage toutefois qu’il faille traverser une frontière pour pouvoir en profiter.

www.southsidejohnny.com

www.patricksweany.com

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