La programmation toujours impeccable du festival sons d’hiver nous a mené cette année du côté de l’Espagne en compagnie de la chanteuse flamenco Carmen Linares et de son spectacle Verso à Verso, divisé en deux parties : la première consacrée au chant ; la deuxième à une interprétation chantée des textes des poètes Lorca, Hernandez, Machado, Jimenez... Installés en arc de cercle, les musiciens sont aux nombre de cinq entourant Carmen Linares : deux guitaristes, les jambes croisées dans la position typique du joueur de flamenco, un percussionniste jouant du cajon (cette percussion en forme de cube sur laquelle on joue assis), la choriste et le dernier musicien accompagnant la musique par des frappements de mains. Carmen Linares habille de sa voix grave et éraillée les délicats arpèges de guitares, un timbre déchirant qui prend souvent la forme d’un cri de douleur. La musique nous ramène parfois du côté du blues dont le flamenco est peut-être un lointain cousin. La formule est évolutive parfois la voix est accompagnée d’une seule guitare mais c’est lorsque le groupe est au complet, et le son plus dense, que la séduction fonctionne à plein. Le flamenco est aussi un art de la danse et l’accompagnateur frappant le rythme des mains danse, sur un tapis installé au devant de la scène, dans une gestuelle ample accentuant la dimension dramatique, accompagnée de petits pas saccadés faisant office de claquettes ponctuant le rythme. Eprouvés par tant de tension le groupe relâche la pression en toute fin de soirée finissant le concert totalement débranchés, a cappella loin des micros, improvisant de petits pas de danse caractéristiques chacun à tour de rôle, un seul guitariste échappant finalement à l’ignominie.
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