samedi 6 février 2010

Menahan Street Band featuring Charles Bradley + Lee Fields & The Expressions, New Morning, 4 février 2010.

Plus qu’un concert c’est une véritable soul revue à l’ancienne que nous a proposé les poulains de l’écurie daptone au new morning jeudi soir. A défaut de réaliser mon rêve de voir Sharon Jones en concert, j’ai au moins pu admirer ses musiciens. Il y a des soirs comme cela ou tout se passe bien, le « daptone super soul super store », le stand de tee shirts et disques, installé sur un coin de banquette à tout de la caverne d’Ali Baba et même le sandwich de chez subway était meilleur. On commence donc avec le Menahan Street Band, groupe soul jazzy instrumental, composé de sept membres : guitare, basse, batterie, orgue farfisa, vibraphone, trompette et saxophone. Musiciens lookés, costume et chemise, ils égrènent les composition de leur premier album « Make the road by walking ». Un détail nous frappe, malgré la ferveur du public très chaud, la soirée est sold out, les cris et les mains qui se balancent en l’air, les musiciens restent de marbre. A tout le moins placides. En particulier le bassiste Thomas Brenneck et le redoutable batteur Homer Steinwess à deux doigts de tirer la gueule. Un constat s’impose, ces mecs bossent. Travaillent. Consciencieusement. Concentrés sur leur sujet, les membres du groupe s’appliquent et distillent un groove terrible « made in Brooklyn ». C’est alors que fait son apparition le premier chanteur, Charles Bradley, un émule, très digne cependant, de James Brown. Ce dernier met le public dans sa poche grâce à ses pas de danse et à son tombé du genou. « Paris I love you » hurle-t-il dans le micro en ondulant des hanches, la foule est conquise. Un petit tour et puis s’en va après quatre titres Monsieur Bradley se retire, les bras en croix, sous les vivas du public. Alors que le vibraphoniste T-Bone échange sa place avec l’organiste, le groupe change de nom, sans que personne ne s’en rende compte, et devient The Expressions, la formation qui accompagne le cultissime Lee Fields. Pas de pause, après un nouvel intermède instrumental Monsieur Fields déboule sur scène. Peu connu du public, Lee Fields est un vétéran de la soul music qui a commencé sa carrière au début des années 60. Il se retire au milieu des années 80 avant de faire son retour au début des années 90. Aujourd’hui, la majorité de ses enregistrements est introuvable. Ses 33 et 45 tours s’échangent à prix d’or. Raison de plus pour ne pas bouder son dernier album « My World » sorti l’été dernier (et on en reparle très bientôt, c’est promis). A l’instar de son collègue Charles Bradley, Lee Fields, très classe dans son costard lamé, possède une Voix. Eraillée par des années de pratique. Une vraie voix soul. C’est dire si le concert atteint des sommets, d’autant que derrière, les musiciens assurent comme des bêtes. Ca pulse. Et sur les morceaux plus lents, l’émotion transcendée par le son traverse la fosse. Je vous l’avais dit en commençant cette chronique, il y a des soirées idylliques comme celle-ci ou tout se déroule comme dans un rêve (funky)…
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