Voilà un album que l’on n’attendait pas. Sur son nouvel opus, Raphael Saadiq opère un virement inattendu vers une soul vintage toute droit sortie du Detroit des années 60. Petit rappel des faits, Raphael Saadiq est depuis le début des années 90 une figure du paysage musical « black » des Etats-Unis. Natif d’Oakland (Californie, dans la banlieue de San Francisco), il fut membre des groupes Toni, Tony, Tone et Lucy Pearl, ces derniers obtenant un tube au début de ce siècle. Saadiq est également un producteur accompli, qui a notamment bossé sur le dernier Joss Stone. Son CV est donc loin d’être celui d’un débutant. Pourtant, jusqu’à présent, je ne m’intéressais que de loin à son travail, que je trouvais un peu trop « tendance » et pas assez authentique. Avec ce nouveau disque, « The Way I see it », la donne a clairement changée. Raphael y est méconnaissable. Probablement lassé de se faire piquer la vedette par toute une bande de jeunes blancs-becs, si vous lisez régulièrement cette page, vous n’aurez aucun mal à savoir de qui je parle, Raphael Saadiq nous a pondu une sorte de petit chef d’œuvre soul/pop qui sonne comme un inédit de la Motown. Doté d’authentiques qualités d’écriture, l’album aligne les tubes et les perles avec une facilité déconcertante. « Sure Hope you mean it », « 100 yard dash », « Staying in love », « Oh girl », « Let’s take a walk » sont irrésistibles. La performance prend tout son sens quand on lit que Saadiq a enregistré son album pratiquement tout seul puisqu’il y joue à la fois de la guitare (son instrument de prédilection), de la basse, de la batterie et du piano. De quoi quand même laisser un peu de place pour les sections de cuivres et de cordes et quelques invités Joss Stone, la chanteuse hispanique Rocio Mendoza, CJ Hilton et le grand Stevie Wonder, à l’harmonica sur l’excellente « Never give you up », qui vient apporter sa caution comme il l’avait fait il y a quelques années sur le premier album de Raul Midon. Seul petit bémol l’album se termine en queue de poisson avec, en bonus track, un remix inutile de « Oh Girl » avec Jay-Z qui rappelle trop le Raphael Saadiq d’avant. Ce Raphael new look est promis à un gros succès, les concerts prévus au Bataclan sont d’ores et déjà archi-complets, les possesseurs d’un ticket-sésame ont bien de la chance. Ce disque est un véritable coup de cœur…
samedi 14 mars 2009
Raphael Saadiq : « The way I see it »
Voilà un album que l’on n’attendait pas. Sur son nouvel opus, Raphael Saadiq opère un virement inattendu vers une soul vintage toute droit sortie du Detroit des années 60. Petit rappel des faits, Raphael Saadiq est depuis le début des années 90 une figure du paysage musical « black » des Etats-Unis. Natif d’Oakland (Californie, dans la banlieue de San Francisco), il fut membre des groupes Toni, Tony, Tone et Lucy Pearl, ces derniers obtenant un tube au début de ce siècle. Saadiq est également un producteur accompli, qui a notamment bossé sur le dernier Joss Stone. Son CV est donc loin d’être celui d’un débutant. Pourtant, jusqu’à présent, je ne m’intéressais que de loin à son travail, que je trouvais un peu trop « tendance » et pas assez authentique. Avec ce nouveau disque, « The Way I see it », la donne a clairement changée. Raphael y est méconnaissable. Probablement lassé de se faire piquer la vedette par toute une bande de jeunes blancs-becs, si vous lisez régulièrement cette page, vous n’aurez aucun mal à savoir de qui je parle, Raphael Saadiq nous a pondu une sorte de petit chef d’œuvre soul/pop qui sonne comme un inédit de la Motown. Doté d’authentiques qualités d’écriture, l’album aligne les tubes et les perles avec une facilité déconcertante. « Sure Hope you mean it », « 100 yard dash », « Staying in love », « Oh girl », « Let’s take a walk » sont irrésistibles. La performance prend tout son sens quand on lit que Saadiq a enregistré son album pratiquement tout seul puisqu’il y joue à la fois de la guitare (son instrument de prédilection), de la basse, de la batterie et du piano. De quoi quand même laisser un peu de place pour les sections de cuivres et de cordes et quelques invités Joss Stone, la chanteuse hispanique Rocio Mendoza, CJ Hilton et le grand Stevie Wonder, à l’harmonica sur l’excellente « Never give you up », qui vient apporter sa caution comme il l’avait fait il y a quelques années sur le premier album de Raul Midon. Seul petit bémol l’album se termine en queue de poisson avec, en bonus track, un remix inutile de « Oh Girl » avec Jay-Z qui rappelle trop le Raphael Saadiq d’avant. Ce Raphael new look est promis à un gros succès, les concerts prévus au Bataclan sont d’ores et déjà archi-complets, les possesseurs d’un ticket-sésame ont bien de la chance. Ce disque est un véritable coup de cœur…
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