lundi 24 décembre 2007

Rouda : Musique des lettres.


Le Slam est le descendant direct du blues, du spoken-word et de la soul music depuis que Gil Scott-Heron en a posé les bases, il y a longtemps, là-bas à la fin des années 60 et au début des années 70. Et de soul, d’âme, il en est beaucoup question tout au long de cette « musique des lettres », le premier album de Rouda. Et pour une fois, sur ce blog, il s’agira moins de musique que de mots. Comparé à « midi 20 », l’excellent disque de son pote Grand Corps Malade, Rouda sonne beaucoup plus hip-hop. Quand il n’est pas à cappella, dans la plus grande tradition Slam, Rouda habille son impeccable flow d’arrangements divers électro (« dernière cartouche »), rock (« les Blancs ne savent pas rapper »), voire même bal populaire pour « Paris canaille… Paris racaille » et son accordéon. Et puis il y a plume acérée, tendre (« merci ») et parfois rude de Rouda. En s’ouvrant sur certaines de ses blessures, Rouda touche au cœur, et on fini par se reconnaître dans un texte ou dans l’autre. Le bitume parisien est la pierre angulaire du disque de Rouda, « né à Croix-de-Chavaux » (et moi, j’étais à l’école à Robespierre). A mon sens, les grandes réussites du CD sont « l’avenir dans les larmes » et son beat explosif et « Les Blancs ne savent par rapper » décharge d’électricité pure qui va vous griller les oreilles. Enregistré avec l’aide de ses potes Grand Corps Malade (« Juste une période de ma vie »), Souleymane Diamanka, 129 H et Omea, cette « Musique des lettres » résonnera longtemps en vous ; « C’est autre chose que Lorie » et ça fait du bien.

http://www.rouda.fr/

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