mardi 25 mars 2008

Alvin Lee + Tony Joe White, L’Olympia, 24 mars 2008.


Je reste parfois pantois devant le manque de civisme de mes compatriotes. L’affiche de l’Olympia lundi dernier était excellente, deux légendes : l’anglais Alvin Lee (ex leader de Ten Years After dans les années 60) et le louisianais Tony Joe White. Croyez-vous que le public aurait pris le minimum de précautions nécessaire pour être à l’heure ? Non, rien à foutre. C’est non seulement un manque de respect vis-à-vis de l’artiste, mais c’est aussi, à l’Olympia dans la configuration assise où toutes les places sont numérotées avec des placeuses pour vous guider, très gênant pour les autres spectateurs. La première partie assurée par Tony Joe White, fut très courte, seulement une demi-heure, dont une bonne moitié fut gâchée par le va et viens continuel des retardataires. Je veux bien admettre qu’il y ait quelquefois des contretemps et qu’il est parfois difficile d’être à l’heure. Mais là, non. Ils étaient tout simplement trop nombreux à être en retard pour que cela relève uniquement du simple contretemps.


Bref passons et revenons au sujet principal de ce blog, la musique. Et elle fut de grande qualité hier soir. Commençons par Tony Joe White, vétéran de la scène blues de Louisiane, largement occulté sur sa terre natale, et auteur de « Polk Salad Annie ». Ce dernier a donné, on l’a vu précédemment, une prestation courte mais néanmoins intense. Assis tout du long, l’harmonica autour du cou et sa vieille Stratocaster dans les mains, Tony Joe a entamé son set en solo avant d’être rejoint par un excellent batteur, puissant, fin et technique. Un duo guitare/batterie, cet homme-là serait-il le père spirituel des Black Keys et autres White Stripes ? Je ne peux pas terminer la première partie de ce compte-rendu sans évoquer la voix de gorge profonde et grave de Tony Joe. Le temps n’a pas de prise dessus…





Vint ensuite Alvin Lee. Ancien leader de Ten Years After, créateur du riff inusable de « Love like a man », Alvin, survivant des 60s, est l’une des plus fine gâchette guitaristique en provenance d’Angleterre. Un vrai guitar-hero, mais qui à l’inverse de ses contemporains Eric Clapton, Jimmy Page et Jeff Beck n’a jamais vraiment eu le crédit qu’il méritait. En formation trio et avec sa fidèle Gibson demi-caisse rouge, Alvin a livré une prestation à mi-chemin entre John Mayall et Brian Setzer. C'est-à-dire en puisant aux sources du blues et du rock n’roll 50s. Je remarque qu’il n’utilise aucune pédale d’effet ou de distorsion, uniquement son ampli et l’overdrive. C’est du pur son, pas d’artifices. Impression renforcée par le bassiste qui quitte parfois son instrument pour utiliser une contrebasse encore plus « roots ». Alvin, je l’apprécie quand il est direct et qu’il balance ses riffs avec une précision imparable, moins quand il se perd dans des solos interminables (la remarque vaut également pour le batteur). Alvin nous a refait le coup de la nostalgie (avouons-le, c’est aussi pour cela qu’on se déplace) et nous lance un : « retournons à Woodstock » et d’enchaîner sur « I’m coming home ». La version de cette chanson (et son solo) jouée lors du festival de Woodstock en 1969 (et immortalisée sur film) l’a fait entrer dans l’histoire. L’audience en grande partie composée de vieux hippies tout droits sortis de « That 70s show » et autres « Dharma & Greg » est aux anges. J’ai pour ma part apprécié de vivre un petit bout de cette histoire par procuration.

http://www.alvinlee.com/

http://www.tonyjoewhite.com/


Ten Years After : "I'm going home" (Live Woodstock 1969)

Tony Joe White :"Polk Salad Annie"

1 commentaire:

saab a dit…

Je viens de visionner les vidéos, c'est un vrai Guitar Hero sans conteste et le nombre d'artistes qui n'ont pas la reconnaissance qu'ils méritent augmentent de jour en jour quand l'on voit ce qui marche dans le top 50.

A propos j'ai du commandé Spirit I Am d'Eric Bibb en import, tu imagines il n'a même pas bénéficié d'une sortie en Belgique !!! Quel scandale mais cela va dans 2 ou 3 semaines max j'aurai ma copie, je l'ai écouté on va dire illégalement et c'est une merveille, une oeuvre inoubliable... Merci encore de me l'avoir fait découvrir car ce n'est pas avec ce qui passe dans les médias en général que j'aurais pu le découvrir.