mercredi 30 juillet 2008

Tom Waits, le Grand Rex, 25 juillet 2008.





C’est un privilège de voir le grand Tom Waits sur scène, il n’avait plus foulé une scène parisienne depuis le début de la décennie, encore étudiant à l’époque, faute de moyens, je n’avais pas pu y aller. Le parcours de Tom Waits débute à l’orée des années 70. C’est à l’époque, un jeune pianiste, inspiré par le blues et surtout le jazz. A contre courant du mouvement hippie de l’époque, Waits se réclame plutôt des beatniks et se distingue ses ballades qui mettent en valeur ses talents non seulement de songwriter mais aussi de story teller. Car les chansons de Waits racontent des histoires, celles qu’il entend au cours de sa vie de bohème chic qu’il mène dans les hôtels de Los Angeles avec ses potes Chuck E. Weiss et Rickie Lee Jones. Frank Zappa, pour qui il a ouvert au début de sa carrière l’appelait « l’ivrogne ». Et c’est vrai qu’il en a la « grosse » voix. Depuis le début des années 80, Waits a changé un peu de registre et s’oriente vers des musiques plus expérimentales aux instrumentations ouvragées. Dans cette optique certains pensent qu’il a atteint son climax avec l’album « Swordfishtrombones ». Et c’est vrai que ledit disque est bouillonnant de créativité et passionnant à plusieurs égards. Mais je garde tout de même une nostalgie particulière pour les albums des 70s. Enfin bon tout ça, c’est des querelles de clochers et l’important est ailleurs…

La salle est surchauffée ce soir et prête à porter en triomphe le bougre qui prend son temps avant d’arriver sur scène et prend un malin plaisir à nous faire bouillonner. Il est ce soir en grande forme accompagné par un orchestre complet, batterie, contre basse, clavier, guitare et un dernier musicien qui alterne entre harmonica, clarinette et saxophone. Au programme toujours des blues cabossés et du jazz de déglingue qui lorgne parfois vers des sons plus manouches, world ou même des valses. Et toujours cette voix de poivrot incroyable. Il faut dire que c’est un sacré personnage le Tom, son show tient aussi du stand up et de la comédie, raconte des blagues en s’accompagnant au piano, pas trop tout de même par ce que le public français ne comprends pas très bien l’anglais, fait mine de perdre un œil de verre factice et de jongler avec pendant que les musiciens se chargent d’illustrer la scène d’un point de vue sonore. Je n’exprime qu’un petit regret j’aurai bien aimé l’entendre jouer un peu plus, l’intermède ou il fut seul au piano avec le contrebassiste fut trop bref à mon goût. C’est vrai, les tarifs étaient plutôt exorbitant, mais Waits a tenu la scène plus de deux heures et à ce rythme là, on en a pour son argent. Cette honnêteté là, c’est le signe de la valeur des artistes « old school ».

Tom Waits : "Chocolate Jesus"

vendredi 25 juillet 2008

The Heavy : « Great vengeance and furious fire »







Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, voici venu The Heavy, nouvel avatar soul-rock en provenance de Grande-Bretagne. Soul et Rock, deux genres qui de plus en plus se mélangent depuis que les Bellrays et Dirtbombs ont posé les bases du genre lors de la décennie précédente. The Heavy, donc, énigmatique duo composé des mystérieux Kelvin et D Daniel, d’après le livret impossible de savoir qui fait quoi… Petite blaguounette facile, The Heavy, c’est du lourd. C’est facile mais c’est justifié. Le premier titre « That kind of man », nous ramène direct à l’époque de la blaxploitation, avec cuivres, guitare wha-wha et tout le tralala. Vient ensuite l’autre tuerie du disque « Coleen », puis « Set me free », plus acoustique. A l’évidence, The Heavy, trouve un malin plaisir à multiplier les pistes pour mieux perdre l’auditeur. Car, qu’entend-t-on au juste ? Un peu de tout, de la soul, du hip-hop, du blues, du rock voire même du métal. Et surtout la voix de tête, aux tons soul assez marqués, du chanteur. Le mix est très épais, dense, note après note, The Heavy construit un véritable mur du son. Vous trouvez que ça fait beaucoup tout ces mélanges ? Oui et Non. Car on a rarement l’occasion d’entendre un groupe s’amuser avec tant de genres différents et dans le même temps maîtriser la chose avec une telle maestria. A découvrir…

www.myspace.com/theheavy73


The Heavy : "That Kind of Man" (Live Transmusicales 2007)


The Heavy : "Coleen" (live transmusicales 2007)

mercredi 23 juillet 2008

Trus’me : « Working nights »


Trus’me. Fais-moi confiance. Mais qui se cache sous ce mystérieux patronyme ? D’où viennent ces sons étranges ? Trus’me, fais-moi confiance, c’est ce que j’ai fait en achetant ce CD sans jamais en avoir entendu parler avant (ou même depuis) ; pris que j’étais par un esprit aventureux assez soudain, mais surtout inspiré par la pochette (et encore, vous n’avez pas vu le verso). Maintenant qu’en est-il exactement, de cet opus, est-il digne de confiance ? Première chose, l’album est instrumental et mélange sons electro et sensibilité soul. Le tout est parsemé de samples de dialogues de films, en interlude, qui donne à ce disque son aspect cinématographique, comme la bande originale d’une série B d’exploitation 70’s imaginaire. Le son, les rythmes surtout, sont assez modernes, on n’est plus ici dans une approche rétro/vintage, Trus’me est résolument tourné vers le présent, le futur, sans pour autant oublier les bases, bien souvent samplées. L’ensemble sonne très ambiant, voire hypnotique par moments, mais ménage quelques portes de sorties vers des ambiances plus disco et des sonorités africaines. Bien qu’étant plus naturellement porté vers des grooves plus « organiques », j’ai malgré tout trouvé mon compte à quelques reprises dans ce « Working nights ».
www.myspace.com/trusme

lundi 21 juillet 2008

Raul Midon, Paris Jazz Festival, Parc Floral, 20 juillet 2008.






Décidément, la programmation du Paris Jazz Festival au Parc Floral fait toujours preuve de bon goût, réussissant tous les ans à attirer quelques pointures. Après Buddy Guy et Dave Holland, les années précédentes, on a pu, le week-end dernier, admirer Raul Midon. Ajoutez à cela le fait que les concerts sont gratuits (après s’être acquitté des cinq euros que coûtent l’entrée au parc), pour peu qu’il fasse beau, en plein air et avec de la bonne musique, voilà de quoi passer un excellent week-end. Pour ce qui est de la météo, on n’a pas été très chanceux, plutôt frais et assez venteux. Par contre, niveau musique, notre ami Raul s’est très bien occupé de nous. Seul à la guitare folk, Midon a, ce dimanche après-midi, convoqué quelques esprits, celui de Stevie Wonder, à qui il est souvent comparé, pour le côté pop/soul, ceux de Terry Callier et Richie Havens pour l’aspect acoustique de sa musique. Personnellement, j’entends aussi un peu de Gil Scott-Heron chez lui. Sur scène, Midon est assez impressionnant. Vous le savez, il est malvoyant, et de le voir hésitant, tâtonnant son manche de guitare pour trouver la bonne position, on ne peut s’empêcher de penser à tout ce qu’il doit traverser au quotidien pour faire entendre sa musique. Quelque part, c’est un petit miracle qu’il arrive jusqu’à nous, ou peut-être, faut-il y voir la preuve d’un courage immense. Il a toujours l’air un peu perdu sans sa guitare et a constamment besoin d’aide pour se guider. Musicalement, j’ai été frappé par son jeu de guitare percutant, ce type « percute » autant ses cordes, sans médiator, qu’il les joue. Sa voix est aussi très puissante et mélodique et il imite aussi très bien la trompette. Enfin, Midon nous a proposé un set inspiré puisé dans ses deux albums « State of Mind » et « A world within a world », agrémenté d’un inédit « Why ? », plus folk et moins soul que sa production habituelle. Raul nous l’a confié, il est très inspiré par le folk en ce moment, serait-ce le signe d’une évolution en vue de son prochain disque ?

http://www.raulmidon.com/
www.myspace.com/raulmidon

dimanche 20 juillet 2008

Eli « Paperboy » Reed & The True Loves : « Roll With You »



Lorsque l’on évoque Eli « Paperboy » Reed, la même expression revient régulièrement : « La révélation soul de l’année ». Ce qui est vrai, mais en partie seulement. Car entre Jamie Lidell et Baby Charles, l’an 2008 a déjà été riche en la matière. Malgré tout, ce « Paperboy » Reed mérite que l’on s’y attarde un instant. Tout dans son premier album, absolument tout, rappelle l’age d’or de la soul, les années 60. En ce sens, il se pose comme le pendant masculin d’une Sharon Jones (voir mes messages des 16 octobre 2007 et 10 avril 2008), d’une Nicole Willis (voir mes messages des 14 janvier et 28 juillet 2007) ou bien de la dernière venue Baby Charles. Ce que ne sont pas tout à fait ni Jamie Lidell, ni Raul Midon, les autres « soulmen » de notre époque. Donc, à l’image des classiques sixties, « Roll with you » est un album court, expédié en moins de quarante minutes. Comme un shoot. Ensuite, il y a la voix au dessus de laquelle plane, un peu trop peut-être, le fantôme d’Otis Redding. Enfin, dernier ingrédient, le son. Du pur son, ça joue, et pas qu’un peu. Reed s’avère un guitariste habile rythmiquement parlant. Les cuivres sont tranchants, les batteries entraînantes. Et le détail qui tue, il n’y a pas de basse, tu rigoles ou quoi, un basse c’est trop moderne. Et non mon pote, ici c’est de la bonne vieille et énorme contrebasse. Niveau son, c’est imparable. Ecoutez l’intro d’« i’ll roll with you », vous allez tout de suite comprendre. L’ensemble sonne comme venu d’un autre age, celui ou les disques étaient enregistrés live en studio. Pour ce qui est du songwriting, Reed n’a pas inventé la poudre. Ceci étant, il n’en a pas vraiment besoin. Les bonnes vieilles ficelles fonctionnent encore très bien. Les « hooks » sont bien trouvés, le tout s’imprime durablement à l’oreille, même après une seule écoute. Reed évolue entre rhythm n’blues accrocheur et dansant « The Satisfier », « I’m gonna getcha Back », « Take my love with you », et titres plus « slow », plus mélancoliques : « She Walks », « I’ll roll with you ». Dans le fond, ce « Roll With You » est assez addictif.
http://www.elipaperboyreed.com/
www.myspace.com/elipaperboyreed




vendredi 18 juillet 2008

Baby Charles



C’est grâce au blog de mon excellente consoeur Saab, que j’ai mis une oreille sur Baby Charles, nouvelle sensation soul british. Dans la même foulée « vintage » qu’une Sharon Jones (voir mes messages des 10 avril 2008 et 16 octobre 2007 ) ou qu’une Nicole Willis (voir mes messages des 14 janvier et 28 juillet 2007), la chanteuse Dionne Charles et son groupe « Baby », en imposent dès leur premier album. Spirales de guitares entraînantes, giclée acides d’orgues, cuivres qui tranchent dans le vif, groove infernal de la section rythmique, Baby Charles se pose d’emblée comme des sérieux challengers ! Tout au long de ce disque, assez intense, le groupe semble au bord de l’apoplexie. Et j’aime mieux vous dire que l’auditeur, après quarante-cinq minutes d’écoute, est à peine plus frais. Et ressent l’absolue nécessité de posséder l’intégralité des enregistrements de Baby Charles ; encore un lieu de perdition pour votre carte bleue ! Absolument étourdissant, Baby Charles, éveille des tonnes de questions : putain, mais c’est qui ces mecs, d’où ils sortent ? Pourquoi je n’en ai pas entendu parler avant ? Et surtout : « C’est quand, c’est où, le prochain concert ? »

http://www.babycharles.co.uk/
www.myspace.com/babycharlesband

Baby Charles : « This time » (live)

mercredi 16 juillet 2008

Jill Scott, Le Grand Rex, 15 juillet 2008.


Performance de grande classe, hier soir dans un Grand Rex en fusion, chauffé à blanc, pour le retour de la grande Jill Scott (voir mon post du 3 mai 2008) dans la capitale.

Le big band au grand complet, trois choristes, trois cuivres, claviers, guitare, basse, percussions et batterie est là. Les musiciens prennent place, les uns après les autres, et sont en position, dans l’attente du starter. On a de suite, l’impression que l’on va assister à quelque chose de grand… Les lumières s’éteignent et la musique commence. Après quelques mesures, Jill Scott fait son apparition portée par un tonnerre d’applaudissements, de cris, de hurlements, ce que Jill qualifiera de « Love Fest ». Le public ne restera pas assis très longtemps, pourtant les fauteuils en cuirs du Grand Rex, sont plutôt confortables, trop pour Jill qui ne manquera pas de le faire remarquer, invitant le public à se lever. L’audience se lève alors comme un seul homme, c’est vrai que c’est quand même plus vivant. Viendra ensuite « Let it be », qui ouvre le dernier album « The Real Thing », avec une frappe totalement dingue du batteur et du percussionniste, enchaînée ensuite avec le très bluesy « The Real Thing » (extrait de l’album du même nom) et sa guitare lancinante. Malgré la très bonne ambiance, Jill poussera pourtant une petite gueulante contre les appareils photos, invitant le public à les éteindre pour mieux profiter de l’instant présent. Gueulante qui même si elle restera sympathique (et justifiée) ira jusqu'à faire cesser la musique pendant quelques minutes devant un public médusé. Et oui, Jill Scott est une femme de caractère.

Le show durera plus de deux heures et autant de bons moments, citons la nouvelle version de « The Way », plus axée sur les cuivres que sur les guitares, et celle, raccourcie, de « Golden » amputée de son final jazzy. « Hate on Me » fut énorme, les cuivres monstrueux. On a également eu droit à un medley de soul old school, et en rappel, « What i heard », commencée puis finie a cappella avec pour seule accompagnement le battement de mains du public alors que les membres du groupe élaboraient une sortie de scène très chorégraphiée. Le lien entre Jill Scott et son public est alors très fort, total, et sa voix plus forte et émouvante que jamais…

http://www.jillscott.com/
www.myspace.com/whoisjillscott
http://www.hiddenbeach.com/

Jill Scott : « The Real Thing » (live)

dimanche 13 juillet 2008

Z.Z. TOP, Le Zénith, 10 juillet 2008.





Attention, ils reviennent ! ZZ Top, l’un des groupes qui a bercé mon adolescence, revient en concert dans un Zénith comble. ZZ Top, Monument à la gloire de la beaufitude machiste à base de belles pépées et de gros moteurs. Le Top de la quéquette (ou du zizi si vous voulez) en quelque sorte. ZZ Top, Mon Dieu, je n’ai pas réécouté ce groupe depuis, depuis quand déjà ? Depuis que j’ai arrêté d’écouter des cassettes audio ! Sans me tromper, je pense que c’était le siècle dernier ! Je ne sais ce qui m’est passé par la tête quand j’ai décidé de m’infliger un concert de ZZ Top, mais j’ai eu drôlement raison ! Bah oui, je sais, j’ai un peu honte, là comme ça de l’avouer, mais bon ben voilà, c’était vachement bien. Ca y est, c’est dit ! Ouf, quel soulagement ! Ben oui, on peut leur reprocher plein de choses à ZZ Top, mais il y a quand même une vérité fondamentale, ce groupe là est bien plus ancré dans le blues que dans le métal. Et ça, ça change tout. Allez on peut bien l’avouer « La Grange », « Jesus just left Chicago », « I’m bad, I’m nationwide », « Cheap Sunglasses », ça a quand même bien vieilli. Du bon rock n’roll. C’est ça, marrez-vous, vous rigolerez moins quand je vous aurai topé à faire de l’air-guitar sur « La Grange » ! Et puis les barbus, là, ils ont quand même le sens de l’humour :

- Vous êtes arrivés quand ?
- Billy Gibbons (voix, guitares) en français : Aujourd’hui.
- Vous êtes venus en avion ?
- BG : Non.
- En bateau ?
- BG : Non.
- Comment, alors ?
- BG : Dans ma Twingo !

Entièrement vêtus de cuir noir, le trio texan, à délivré une prestation, certes très heavy, mais très blues. Un son relativement roots, sans aucune pédale d’effet. La barbe blanche, le bassiste Dusty Hill, ressemble à un Père Noël maléfique, sorti tout droit de l’enfer. Avec le guitariste Billy Gibbons, ils ont leurs petites chorégraphies, en un sens c’est « mignon ». Quant au batteur Frank Beard, malgré l’étalage de matos absolument invraisemblable des caisses en veux-tu en voilà, des cymbales dans tous les sens, maîtrise toutes les bases. Ce concert là, c’était un road-movie immobile.

ZZ TOP : "La Grange"


ZZ TOP : "Jesus just left Chicago" (live 1980)

samedi 12 juillet 2008

Willy Deville, La Cigale, 8 juillet 2008.


Drôle d’itinéraire que celui de Willy Deville. D’origine portoricaine, né à New York, il fût l’une des figures du Bowery, le quartier des alcooliques, là ou se trouvait jadis le CBGB, communément défini comme le lieu de naissance du punk. Pourtant Deville à depuis une dizaine d’année quitté New York pour la Nouvelle-Orléans, où la griffe a pris à merveille. Aujourd’hui sa musique est un mélange de toutes ses pérégrinations, rythmes latins -il a fait un carton avec une reprise d’Hey Joe (Jimi Hendrix) à la sauce mariachi-, influences cajun et, toujours, le blues chevillé à l’âme. Grand gaillard squelettique, boucles d’oreilles, tatouages, sapé comme un corbeau chemise à jabot blanche veste ample et pantalons noirs, Deville envoûte de sa voix nicotinée. Car loi sur le tabac ou non, Willy n’en a cure et fume sur scène comme au premier soir. Ceci pour l’ambiance. Côté musique, Deville a abandonné la séduisante formule trio pour un groupe plus étoffé : guitare, batterie, percussion, basse, piano et deux chanteuses gospel qui assurent les chœurs.

Willy DeVille : "You better move on" (solo acoustic)


Willy DeVille : "Cadillac Walk" (solo acoustic)

vendredi 11 juillet 2008

The Blakes + Brian Jonestown Massacre, Le Bataclan, 3 juillet 2008.


Belle soirée de rock n’roll en perspective au Bataclan avec par ordre d’apparition, The Blakes, l’une des révélation de l’année (voir mes messages des 20 mars et 11 mai) puis les revenants du Brian Jonestown Massacre (voir mon message du 14 avril).



The Blakes, donc, après la première partie de Gossip à l’Olympia, continue son apprentissage sous des tutelles des plus respectables. Le trio se révèle à nouveau excellent sur scène ou ses compositions sont nettement plus musclées que sur disque, notamment grâce au batteur, Bob Husak, un sacré client dès lors qu’il s’agit de jouer des coudes. Le tout début de leur set a été un peu « flottant » avant de gagner en consistance grâce à leur titre phare « two times », le véritable révélateur du groupe.


Vint ensuite, les stars de la soirée, le Brian Jonestown Massacre, avec, divine surprise, le retour du « tambourine man », Joel Gion, coupable pour le coup d’une petite infidélité à ses Dilletantes. Si le dernier opus de BJM, « My Bloody Underground », m’a laissé perplexe, force est de constater que sur scène, BJM tisse une toile toujours plus psychédélique dans laquelle il fait bon se noyer. La setlist fait la part belle aux anciens morceaux de bravoure de groupe, les « Who ? », « Vaccum boots », « When jokers attacks », « Anenome » ceci expliquant peut-être cela. Anton Newcombe, le leader du groupe a, tristement, fait une nouvelle fois honneur à sa réputation détestable. Pas un mot envers le public, auquel il tourne le dos les trois quarts du temps, sauf pour lui asséner un « fuck off, i’m talking » définitif. L’air hagard, perdu, assis sur son ampli entre deux chansons, Newcombe a boudé toute la soirée. Au point de quitter la scène à plusieurs reprises, laissant ses compagnons de galère, qu’évidemment il ne présente pas, se débrouiller, assez mal, sans lui. D’où de nombreux moments de flottements au milieu du show, le reste du groupe s’embourbant dans des instrumentaux sans fin, noisy et pénibles. Anton Newcombe, la preuve vivante que décrocher de l’héroïne ne rend pas spécialement sympathique. Plus d’une fois, Newcombe a été à deux doigts de déraper, le guitariste intervenant, se mettant à jouer à plein volume, histoire de lui couper le sifflet… Ambiance… Le sommet a été atteint lorsque le groupe, désemparé, attendait le bon vouloir de Monsieur Newcombe pour attaquer l’unique rappel. Il fallu toute la force de persuasion de Joel Gion, pour que Monsieur veuille bien revenir des backstage. Joel Gion qui a déployé des trésors d’humour pour faire patienter le public : « Vous savez, nous aussi on attend. Come on Brother ». Décidemment, pour le meilleur et pour le pire, un concert de BJM ne ressemble à aucun autre, ce qui fait de ce groupe une expérience unique en live.
http://www.brianjonestownmassacre.com/
www.myspace.com/brianjonestownmassacre
www.myspace.com/theblakes

dimanche 6 juillet 2008

Wraygunn, La Maroquinerie, 20 juin 2008.


Enfin, le moment tant attendu, désiré arrive enfin : les portugais de Wraygunn sont en ville ! Wraygunn (voir mon message du 7 novembre 2007), groupe de grande classe, inventif et excitant m’a scotché il y a quelques années avec l’album ecclesiastes 1.11, et depuis ce jour, j’attendais impatiemment de voir enfin le phénomène en live. Et bien les enfants je n’ai pas été déçu. Le concert a commencé tout doucement avec Paolo Furtado qui a commencé en solo, sur une superbe demi-caisse bleue nuit, son blues « Just a gamblin’man » avant d’être rejoint par le reste de la troupe. Ils ont ensuite enchaîné avec « Ain’t gonna break my soul » ou le percussionniste Joao Doce s’en ai donné à cœur joie, apportant une note latine bienvenue à l’alchimie Wraygunn entre rock n’roll, blues, soul et gospel. Ca y est, la machine tourne à plein régime, l’ouragan est en ville et pour notre plus grand bonheur, s’apprête à tout emporter sur son passage. Quel groupe ! Mais, on touche vraiment au sublime lorsque les filles, à savoir les chanteuses Raquel Ralha et Selma Uamusse prennent le pouvoir, superbes versions, gorgées de soul et de gospel, de « Keep on Prayin’ », « No more my Lord » et « Love is my new drug ». Et puis il y a eu le petit moment chaud de la soirée quand Paolo a sauté dans le public puis est resté un petit moment dans la fosse avant de tomber sur une fille, pas farouche, qui lui a roulé une pelle, refusant de le laisser retourner sur scène. La soirée s’est enfin achevée avec la reprise du classique des Kinks « You really got me ».