mercredi 28 mai 2008

The Black Keys, le Bataclan, 27 mai 2008.



Pour leur retour sur une scène française, les Black Keys (d’Akron, Ohio) ont fait un tabac hier soir. Une salle surchauffée, tout le monde a fini en nage et un duo en forme olympique. Tout simplement énorme. Ils ne sont que deux, mais grâce à un savant bricolage, le drum kit de Patrick est pour le moins particulier et Dan branche sa guitare sur deux amplis en même temps, le duo déclenche une véritable tornade. La chimie entre les deux musiciens est incroyable, ce groupe ne peut fonctionner qu’à deux, c’est tout simplement impossible autrement et c’est aussi la raison pour laquelle leurs récentes expérimentations me laissent parfois perplexe. Mais, en ce mardi soir, on a retrouvé les Black Keys comme on les aime, brut de fonderie, un son de guitare plus crade tu meurs et Patrick qui boxe littéralement le kit. Et on a un peu tendance à l’oublier, mais Dan Auerbach a une voix rare, brisée la voix d’un vieux bluesman, alors que je ne suis même pas sur qu’il a dépassé la trentaine, et qui fait des merveilles sur « You’re the one ». En cadeau bonus on a eu droit à une reprise de Captain Beefheart, et bizarrement le lien entre la bande de Don Van Vliet et le duo du midwest ne m’avait jamais sauté aux yeux (ou aux oreilles, plutôt) mais il apparaît, maintenant, évident. Et Dan qui tire de sa guitare des sons incroyablement rageurs, saute dans tous les sens, avant de s’inquiéter auprès de public : « Si je tombe dans les pommes, quelqu’un pourra-t-il s’occuper de moi ? »
http://www.theblackkeys.com/

The Black Keys : "Stack shot Billy"

The Black Keys : "Have love will travel"

dimanche 25 mai 2008

Jamie Lidell : Jim




Mais quel sera le disque qui vous fera guincher tout l’été ? Ne cherchez plus, la réponse est toute trouvée : Jim, le nouvel album de Jamie Lidell. Jamie Lidell ? Mais qui est ce type ? Il a été la moitié du duo électro/funk Super Collider (inconnu au bataillon) et Jim est son troisième album en solo (je n’ai jamais entendu parler des deux premiers). Autant dire que jusqu’à présent, sa carrière est plutôt confidentielle, et que ce fameux Jamie Lidell, avec tout le respect que je lui dois, sort un peu de nulle part. Mais à l’écoute de « Jim », il y a de fortes chances que cela change, on en reparlera dans quelques mois… Signé sur Warp, un label plutôt réputé en matière de musique électronique, Jamie Lidell a radicalement changé de style depuis ses débuts et se réinvente en soulman. Car, et c’est étonnant de la part d’un label comme Warp, le disque est plutôt organique, ancré dans une tradition soul 60s proche de la Motown. En ce sens, « Jim » fait de Lidell, une sorte d’alter ego masculin des Sharon Jones (voir mes messages des 4 février et 16 octobre 2007 et 10 avril 2008) et autres Nicole Willis (voir mes messages des 14 janvier et 20 juillet 2007). Une sorte de cousin éloigné de Raul Midon, en moins pop/folk, avec lequel il partage l’influence de Stevie Wonder. Comment se fait-il que ce disque sonne aussi bien ? Le fait que l’excellent Gonzales soit au piano, un instrument omniprésent ici, est un premier élément de réponse. Ensuite, il faut également noter que malgré le côté roots assez marqué, Lidell a réussi à intégrer à l’ensemble quelques arrangements plus modernes sans dénaturer l’ensemble. « Out of my system », « Another day », « Little bit of feel good », « Figured me out » (un morceau plus funk), « Green light », « Where d’you go ? » sont autant de petites bombes qui vous feront chalouper tout l’été sur la plage avec votre dulciné(e). Et un véritable coup de cœur de ce printemps. Et moi, eh bien, j’ai surtout hâte de mettre tout cela en pratique l’été prochain…

Et merci à Saab pour la découverte !

http://www.jamielidell.com/


Jamie Lidell : "Another Day"


Jamie Lidell : "A little bit of feel good"


Jamie Lidell : "Out of my system"

samedi 24 mai 2008

Showtime, Audition MJC La Haye aux Moines, Créteil, 24 mai 2008.


J’ai l’intime conviction que personne ne met un pied sur scène la fleur au fusil. Quelque soit le niveau auquel on joue, que ce soit pour dix potes, une fille (encore pire) ou plusieurs personnes, on monte sur scène la peur au ventre, la boule à l’estomac et les mains moites, ce qui est très gênant car après elles glissent sur le manche de la guitare et le médiator vous échappe des doigts…

Cette année comme tous les ans, je suis passé de l’autre côté de la scène, une fois n’est pas coutume, à l’occasion de l’audition de fin d’année de la petite MJC de banlieue où je prends mes cours de musique.

Afin d’éviter au mieux les inconvénients ci-dessus évoqués, j’ai l’habitude de me concentrer sur le premier geste : le premier accord à jouer, la première note, le reste viendra tout seul. La musique, c’est comme un train, une fois à bord, il n’y a plus moyen de descendre avant sa station, ça défile, il faut suivre le rythme.

On a donc commencé par « le crocodile » un duo à deux batteries dont l’une est jouée par votre serviteur, je n’en parlerai pas plus avant, je me suis planté, l’autre mec s’est planté aussi, le son était mauvais, un désastre… Ca été par contre beaucoup mieux sur « Summertime blues », la reprise d’Eddie Cochran, un standard du rock n’roll où j’ai également officié comme batteur. Laurent, le prof, me tape amicalement sur l’épaule : « t’as assuré mon pote, t’étais bien dedans », moi un peu modeste, un peu incrédule aussi : « C’est vrai ? ». On a ensuite enchaîné avec « Doctor, Doctor » une vieille scie hard-rock/blues des années 70 du groupe UFO, il n’y a qu’Alain, le prof de guitare pour aller dénicher des trucs pareils ! Néanmoins, je suis quand même assez fier depuis que j’ai lu quelque part que Robert Vennum, des BellRays, cite régulièrement UFO, comme une des principales influence de son groupe. Y’a pas à dire, ça quand même de la gueule ! J’ai ensuite délaissé un instant mes partenaires dans le crime du jour, le temps qu’ils jouent (sans moi), « Seven Nation Army » des White Stripes. J’en profite pour souffler cinq minutes, il fait une chaleur étouffante dans la salle, le temps est très lourd, il n’y a pas un souffle d’air, je suis complètement en nage et je m’essuie comme je peux.

Ca été ensuite le bouquet final, les trois saxophones sont venus nous rejoindre pour le dernier morceau « Mercy, Mercy » une reprise de Joe Zawinul (Weather report) un grand musicien de jazz qui nous a quitté il n’y a pas très longtemps et auquel Aldo, le prof de sax a rendu un bel hommage. J’avoue, j’étais un peu en panique quand j’ai vu les cuivres débarquer, vu qu’on n’avait jamais répété ensemble, ce n’était pas prévu ou alors je n’étais pas au courant. Mais bon, les gars et la fille étaient super sympa et au final notre affaire a plutôt bien roulé, bien swingué. Sauf que les sax, ça fait tellement de boucan, que j’entends à peine ma guitare. Ils ont vraiment assuré, et moi, c’est la première fois que je joue avec des cuivres et ça m’a fait bien plaisir, cette petite jam un peu improvisée.

Et voilà, c’est sur cette bonne note que s’est terminée l’audition de cette année. Mine de rien c’est des mois (on répète depuis fin février, début mars), des semaines et des heures à répéter les mêmes gestes, dans l’espoir de ne pas faire de connerie le jour J. Tout ça pour 25 petites minutes qui viennent de s’achever, c’est une sensation étrange. L’adrénaline est retombée maintenant, et j’ai une grande fatigue qui me tombe sur les épaules, j’ai mal aux bras, je suis complètement crevé et j’ai comme une sensation de vide. A l’année prochaine !


Loin de moi l'idée de me comparer au grand maître, mais dans la vie toutes les occasions sont bonnes pour réécouter Eddie Cochran:

Eddie Cochran : Summertime Blues


Eddie Cochran : "C'mon everybody"

jeudi 22 mai 2008

Pura Fe + Eric Bibb, la Cigale, 19 mai 2008.



Superbe affiche en ce lundi soir pour la deuxième soirée du Paris Folk Blues Festival avec dans l’ordre d’apparition le français Jean Charton (je n’ai hélas pu assister qu’aux deux derniers morceaux) puis Pura Fé (voir mes messages des 7 juillet et 15 octobre 2007) et enfin Eric Bibb accompagné de son trio.

Y a-t-il un fantôme dans l’opéra ? C’est à cette question que Pura Fé a essayé de répondre tant son set a été perturbé par divers soucis techniques. Ce fut tout d’abord une panne de sono aussi subite que violente alors qu’elle interprétait un duo avec le français Alexandre Kinn puis une guitare lap-steel récalcitrante à l’accordage et enfin l’ampli du guitariste Danny Godinez qui a fait des siennes. Comme Pura Fé l’a précisé, il s’agit d’un test pour savoir à quel point on est bon et si l’on est capable de surmonter les difficultés techniques. Elle peut être rassurée ! Les Français aiment les loosers et le public n’a pas manqué de lui faire savoir lui réservant une chaleureuse ovation la poussant à s’accrocher. Quant au mal mystérieux frappant l’ampli de Danny Godinez, c’est un mal pour un bien, sans pouvoir jouer avec ses effets multiples, son jeu a gagné en clarté, ce n’est pas plus mal. Quant à Pura Fé sa voix est toujours aussi puissante et son blues acoustique à base de bottelneck et de guitare lap-steel est tout simplement envoûtant. Une très grande artiste assurément.

En parlant de grand artiste, c’en est un immense qui a pris la scène par la suite, le très attendu Eric Bibb (Saab, t’aurais dû voir ça !). Si vous suivez régulièrement les aventures de cette page vous savez la haute estime que je lui porte et à quel point j’ai apprécié son dernier album en date « Spirit I am ». Seul le temps des deux premiers titres (dont « Pocket » extrait du nouvel opus) il a ensuite été rejoint par le batteur Larry Crockett et le contrebassiste Danny Thompson. Le show a ensuite gagné en intensité et le public en ferveur. En moins d’un petit quart d’heure, grâce à son bon français et son sens de l’humour, Bibb a conquis l’assistance qui ne se prive pas de l’applaudir avec chaleur. Ce qui est assez impressionnant avec lui, c’est son enthousiasme et l’intensité avec laquelle il vit sa musique sur scène, battant constamment la mesure et se chaloupant en rythme. Sans oublier son jeu de guitare fin et puissant.

www.myspace.com/purafe
http://www.ericbibb.com/


Pura Fé & Danny Godinez : "Let Heaven Show"


Eric Bibb : "Angels singing"

mercredi 21 mai 2008

Daniel Darc, L’Olympia, 17 mai 2008.



C’est grâce à sa rencontre avec Frédéric Lo, et aux deux, très bons, albums enregistrés avec lui (« Crève cœur » et « Amours Suprêmes ») que Daniel Darc, l’homme qui a survécu à toutes les overdoses possibles et imaginables, doit de pouvoir encore « faire carrière ». Daniel Darc est un personnage fascinant, un survivant, dont la lutte, la vie tumultueuse, peut, peut-être, se lire le long de ses nombreux tatouages. Sa voix, à l’instar de celle de Nathaniel Mayer (voir mes messages des 4 août et 3 décembre 2007), trahit les addictions diverses et la vie dissolue. Aujourd’hui Daniel récite plus qu’il ne chante, et une certaine amertume, des « remords » se dégagent de ses textes. L’ombre du grand Serge Gainsbourg plane au-dessus de son œuvre.

Sur scène, entouré du groupe Asyl et du magnifique guitariste gaucher Alice Botté (ex-Jad Wio) Daniel Darc propose une relecture très rock de son répertoire. Alice Botté (comme son prénom ne l’indique pas c’est un homme), originaire de Nancy, est un guitar-hero anonyme, un soldat inconnu du rock n’roll. Grâce à sa puissante six-cordes, « Cherchez le garçon » (tube new wave de Taxi Girl le groupe 80s de Daniel) devient un hymne punk, « Les remords » sont secouées de spasmes électriques et « L.U.V. » (chantée en duo avec Alice) emporte tout sur son passage. Le moment le plus poignant est sans doute « Un an et un jour » (le délai après lequel on peut récupérer n’importe quel objet aux objets trouvés), déchirante complainte sur un amour perdu. Perdu comme a pu l’être Daniel Darc…

www.myspace.com/danieldarc

dimanche 18 mai 2008

Silent : Listen


Même si je suis plutôt le genre de garçon à s’enthousiasmer pour un riff de guitare incisif ou un break de batterie funky, je garde cependant une oreille sur les musiques électroniques. C’est ainsi que dans le cadre de mes pérégrinations diverses, je suis tombé par le plus grand des hasards, sur le duo français Silent, composé de Frank aux machines et Nicolas à la batterie.

Anagramme de Silent, « Listen » est le nom du coffret regroupant les enregistrements du groupe. Quatre CD, d’une durée variant entre 15 et 25 minutes, comme autant de chapitres dans la vie du duo. Le coffret est extrêmement bien présenté, chaque disque est enveloppé dans une affiche A4 qui, après un savant pliage, devient un digipack. Le tout est inséré dans un fourreau. C’est assez rare dans le milieu indépendant, où bien souvent, la thune manque trop pour se permettre ce genre de fantaisies (rappelons que Silent n’est soutenu par aucun label). L’objet a été conçu avec, osons le mot, amour.

Le premier disque « Oneseq » est le plus ambiant. A base de nappes synthétiques, la musique de Silent semble tout droit sortie de la bande originale d’un thriller imaginaire… L’angoisse distillée ici est, par moment, quasiment palpable…

C’est une voix robotique, « vocodoïsée » qui nous souhaite la bienvenue dans le deuxième disque « CAC 40 ». Toujours aussi « ambiant », l’univers de Silent est plus apaisé, serein. Le calme après la tempête en quelque sorte. L’éclaircie après la pluie. Cela peut paraître étonnant de la part d’un duo électro, mais « Mr Wanna », et l’arpège de guitare samplé, sonne comme la bande originale d’un western. « Wallstreet », grâce à la batterie de Nico, est plus swing.

La troisième partie, « Noise », porte particulièrement bien son titre. Porté par une batterie puissante, c’est la face rock du duo qui est exposée ici. Bien qu’il n’y ait pas de guitares, mais uniquement des samples et des machines, ce troisième disque distille une dynamique et une énergie typiquement binaire. On pense à Depeche Mode, la voix en moins.

Enfin le dernier cd « Inact » est plus funky. Particulièrement la première plage, « Poison », à base de breakbeat hip-hop, scratches à l’appui, pas loin d’être le morceau du coffret que je préfère.

Comme vous avez pu le lire, tout au long de ces quatre disques, Silent propose des univers divers et variés quoique cohérents. Serait-ce le son du silence ?

http://www.soundofsilent.com/


vendredi 16 mai 2008

Alone : The home recordings of Rivers Cuomo


Les albums solos permettent aux artistes de dévoiler leurs véritables aspirations, bien plus que dans le cadre d’un groupe où tout est affaire de compromis. Le fait que ces disques soient en général promis à un succès confidentiel permet également une prise de risque plus grande, car il n’y a pas de fans à satisfaire. Aussi, souvent les surprises sont grandes. C’est aujourd’hui au tour de Rivers Cuomo, connu de par le monde comme le leader de Weezer, de se livrer à cette introspection musicale. A ceci prêt qu’il ne s’agit pas pour le coup d’un véritable album mais d’une compilation d’enregistrement en solo s’étendant sur une période entre 1992 et 2007. Comme toujours, dans pareil cas, le disque souffre parfois de ce côté « fourre-tout » sans cohérence et d’une approche bricolo. Ainsi la démo de « Buddy Holly », sonne vraiment cheap si on la compare avec la version du « blue album » de Weezer. Autre échec, « The world we love so much » ou un drop-out (visiblement le titre a été enregistré sur une cassette audio) vient gâcher la coda de ce qui était une jolie chanson acoustique. Entre autres réussites de cette compilation « Longtime Sunshine » où Rivers joue de la clarinette ( ?????), « Lover in the snow » deux jolies compositions pop. Il y a les titres folk : «Chess », « The world we love so much », « Wanda » où l’introspection susmentionnée joue à plein et il y a aussi le fait que l’on a assez peu souvent l’occasion d’entendre Cuomo à la guitare sèche. Plus attendue « Blast Off ! » qui sonne comme du pur Weezer. Parmi les incongruités notons « Ooh », où Cuomo dévoile un amour insoupçonné et insoupçonnable de l’opéra et de la musique classique, « Who you callin’ b**** ? petit rap improvisé complètement anecdotique et la mystérieuse « Dude we’re finally landing ». Le titre le plus récent, « This is the way », date de 2007 et n’a pas passé le cut du sixième album de Weezer qui sortira en juin 2008. Chanson pop grandiloquente, ouvragée et très arrangée donnera-t-elle le ton de ce fameux sixième album ?

Enfin, pour finir, un petit mot sur le livret, très bien fait, très complet où les notes de Rivers Cuomo permettent de mieux appréhender l’ensemble.

Lover In The Snow

mercredi 14 mai 2008

Gossip : « live in Liverpool »




Si ils ont quitté leur Arkansas natal pour la ville d’Olympia (sur la côte nord ouest des Etats-Unis), le trio Gossip (voir mes messages des 24 septembre et 20 mars) s’est surtout trouvé un nouveau chez-soi en Angleterre. Le groupe est immensément populaire en Grande-Bretagne, bien plus que sur son sol natal où son succès est limité à la communauté gay. Le choix d’un album live enregistré à la Liverpool Carling Academy est donc calculé. Le public y est déchaîné et l’infection se propage sur les membres du groupe eux-mêmes qui donnent le concert de leur vie. La pulsation de la batterie d’Hannah Blilie frise la tachycardie, la guitare de Brace Paine arrache tout sur son passage quant à la chanteuse Beth Ditto, elle va puiser la puissance de son chant très loin au fond d’elle-même. Pour l’anecdote, notons la reprise du « Careless whisper » de George Michael dans une version beaucoup plus amusante que l’originale. Autre reprise sur ce disque « Are you that somebody ? » d’Aaliyah, le genre de cover qui vous classe un groupe. Et qui prouve que quelque part dans l’œil du cyclone Gossip, se trouve de la soul et du groove.
http://www.gossipyouth.com/

Gossip : "Coal to diamonds" (Live from Liverpool)


Gossip : "Yr Mangled Heart" (Live from Liverpool)

lundi 12 mai 2008

Pete and the Pirates : Little Death



Il semblerait que j’ai été un peu vite en besogne lorsque je vous ai parlé du concert de Pete and the Pirates à l’Olympia. J’avais, en effet, expédié un peu vite ce groupe… Il est certain que « Little Death » n’est pas le disque de l’année… Néanmoins, la chose est suffisamment bien troussée pour mériter une écoute. Bien équilibré entre pop et rock n’roll, entre arpèges délicats et accords furieux. C’est sur cela ne changera pas le monde mais cela permet de passer un bon moment malgré tout. Et c’est déjà pas mal. Dès lors, l’expression « potentiel pas encore exploité » est la meilleure définition actuelle pour le groupe.

www.myspace.com/peteandthepirates

Pete and the Pirates : "Mr Understanding"


Pete and the Pirates : "Knots"

dimanche 11 mai 2008

The Blakes




La première chanson du premier album d’un nouveau groupe est un instant capital, souvent négligé. Pour de nombreux auditeurs, il s’agit de la porte d’entrée dans un nouvel univers. En deux minutes trente huit, The Blakes, est entré dans la carrière par la grande porte. Les deux minutes en question c’est la durée du premier titre de l’album des Blakes « Two times », et, jusqu’ici, c’est aussi la chanson de l’année. Riff inspiré, un chanteur qui s’arrache les cordes vocales, percussion totalement dingue du batteur, « Two times » c’est un grand moment, l’un de ceux qui vous ont fait aimer le rock n’roll. Question : comment un groupe peut-il continuer un album après avoir été pris en flagrant délit d’excellence au bout de 120 secondes ? Réponse très simple des Blakes : on ralentit le rythme ! L’album enchaîne ensuite sur « Don’t bother me » plutôt new wave. Le registre du trio mené par les frères Garnet (guitare) et Snow (basse) Keim, complété par le batteur Bob Husak, est large et bien loin de se limiter à la furie rock n’roll du premier titre. « Modern Man », « Commit » sont de petites merveilles pop au refrain accrocheur ; « Vampire » sonne comme un inédit des Cure, on jurerait entendre la basse de Simon Gallup ! La voix quant à elle rappelle un peu Julian des Strokes. Trente quatre minutes, c’est la durée totale de l’album. C’est peut-être peu, mais lorsque l’affaire est aussi rondement menée qu’ici, c’est énorme. En une grosse demi-heure, ultra efficace, The Blakes ont remis Seattle sur la carte du rock. Nicely done guys !

www.myspace.com/theblakes


The Blakes : "Two times"


The Blakes : "don't bother me"


The Blakes : "Modern man"

samedi 10 mai 2008

The Black Crowes : Warpaint





Suivant la perspective selon laquelle on se place, les Black Crowes (venus d’Atlanta, Georgie) sont soit les sauveurs du rock ou la pire engeance que ce dernier pouvait connaître. Je m’explique : lorsqu’ils sont apparus, en 1990, les Black Crowes étaient à contre-courant de toutes les tendances possibles et imaginables : c’était un groupe de rock n’roll ! Sur leur premier album, éponyme, ils reprenaient, avec beaucoup de talent, « Hard to Handle » d’Otis Redding. Ca n’a l’air de rien, dit comme ça, mais les Black Crowes étaient alors en totale rupture avec ce qui était en vogue à l’époque. Réentendre un groupe qui savait alors ce qu’était le swing après des années (80) étouffantes de lourdeur métallique et de groupes chevelus californiens tous plus insupportables les uns que les autres, cela faisait un bien fou. Le rock est alors entré dans un trip fleurant la nostalgie des années 60/70. Les Black Crowes étaient les précurseurs, ensuite il y a eu, avec un bonheur inégal, Lenny Kravitz, Oasis, le Brian Jonestown Massacre et j’en oublie… L’engeance dont je parlais au début, c’est qu’aujourd’hui on en est toujours pas sorti, de cette nostalgie…




Bref, après 8 années d’absence, finalement pas si longues que cela, les corbeaux d’Atlanta sont de retour. Une reformation avec un effectif remanié. Exit (hélas) le génial guitariste Marc Ford (qui a également été membre des Innocent Criminals, le groupe de Ben Harper) parti chercher sa bonne fortune en solo (son premier album en solo « it’s about time » est introuvable et je ne suis pas loin de penser que c’est un crime contre l’humanité tellement ce disque est riche) et est remplacé ici par Luther Dickinson. Fin de parcours également pour le claviériste Eddie Harsh, le nouvel organiste s’appelle Adam McDougall. Musicalement peu de choses ont changé chez les Black Crowes, sous les influences conjuguées de Jimi Hendrix (Wee who see the deep) et des Rolling Stones pour les titres électriques et de Neil Young (« Locus street ») pour les chansons acoustiques. Le passage de Jimmy Page (avec qui ils ont partagé une tournée, un album live existe en guise de témoignage) dans leurs rangs a également laissé une empreinte durable dans la guitare de Rich Robinson. Le gospel qui a probablement bercé leur enfance dans leur sud natal (entraînant de fait d’infinies comparaisons avec les Allman Brothers et Lynyrd Skynyrd) fait toujours partie de leurs préoccupations premières : « Movin’on down the line » et « God’s got it » en sont la preuve. Comme avant, l’ensemble de l’album a été composé par les deux frères terribles Chris (chant) et Rich (guitare) Robinson, espérons toutefois qu’ils perdent l’habitude de s’engueuler à tout va. Et alors, tout ira bien dans le plus rock n’roll des mondes. Welcome back brothers !

http://www.blackcrowes.com/


The Black Crowes : "Wounded Bird" (on Letterman 04/25/2008)

vendredi 9 mai 2008

« Shine a light » de Martin Scorsese


Martin Scorsese est à bien des égards un cinéaste rock. Cadreur débutant sur le film-concert « Woodstock », réalisateur de « The Last Waltz » (le concert d’adieu de The Band), du documentaire « No direction Home » ayant Bob Dylan pour sujet et producteur d’une série de films sur le blues. Il paraît qu’il choisit lui-même les chansons de ses bandes originales en puisant dans sa collection personnelle de disques (Tarantino fait la même chose). Laquelle collection doit contenir un certain nombre d’albums des Rolling Stones, il a utilisé trois fois le titre « Gimme Shelter » (ne pas confondre avec le film du même nom) pour ses films « Les Affranchis », « Casino » et « Les Infiltrés ». Aussi la rencontre d’un mythe du 7ème art avec un autre mythe rock n’roll s’annonçait plutôt excitante. Mais c’est hélas une montagne qui accouche d’une souris.

Le film commence donc comme un documentaire qui nous présente les coulisses de l’exploit ainsi que le dispositif technique mis en place pour le tournage : caméras qui pivotent dans toutes les directions, projecteurs qui risquent de cramer Jagger, ouais, bon, c’est un peu comme un Taratata version deluxe. En ce sens le film rappelle un peu « Gimme Shelter » (ne pas confondre avec la chanson du même nom), le documentaire sur le concert d’Altamont, à la différence notable que ce coup-ci, personne ne se fait poignarder dans le public. Vient ensuite le concert. Il faut reconnaître que la qualité de l’image, sur grand écran, est époustouflante, la définition est incroyable, on a vraiment l’impression « d’être dedans ». Le revers de la médaille, c’est que du coup, les rides se voient beaucoup plus. C’est finalement ça le problème de « Shine a light », les Rolling Stones eux-mêmes. C’est assez dur pour moi de l’admettre, vu que je suis un très gros fan et ce depuis des années, mais les Stones c’est un groupe à l’agonie. Le show est ampoulé, pas très emballant, ils ne sont plus que l’ombre de l’ombre du grand groupe qu’ils ont été jusqu’à l’album « Goats head soup » qui date quand même de 1973. Bon OK, je vous vois venir prêt à m’étriper, j’admet « Tattoo you » (et « Start me up ») c’était aussi de la bonne came. Mais c’était en 1981. Et puis il y a aussi les invités, les voir jammer avec Buddy Guy, c’est naturel. Jack White (The White Stripes), c’est plus étonnant, mais bon pourquoi pas. Mais alors Christina Aguilera, là, je ne comprends pas. En fait, j’ai surtout l’impression que c’est son manager qui a fait le bon deal. Et enfin, Scorsese semble dépassé par l’enjeu, noyé dans la technologie mise à sa disposition. Il n’y a aucun regard personnel sur le groupe, ce que Godard, par exemple, avait réussi avec « One plus one » ou ce que Scorsese lui-même avait accompli lorsqu’il filmait The Band (« La dernière valse »). Ce film pourrait être signé du premier tâcheron venu. C’est dans le fond tellement déprimant que moi je retourne aussi sec revoir « Rock n’roll circus »…

La bande annonce :

Jonah

Dans une époque où la crétinerie règne en maître, où le nivellement par le bas est la règle, où l’on pousse le vice jusqu’à penser que c’est d’un écran plasma que sortira « la nouvelle star », à notre époque, une autre voie est-elle possible ?

A l’évidence, la réponse est positive, et c’est sur ces entrefaites que fait son apparition notre héros du jour Jonathan Fenez a.k.a DJ Jonah. Autant l’avouer de suite, Jonah c’est un malade, complètement taré, capable de faire fondre ses disques dans le but d’assouvir une recherche compulsive et obsessionnelle du « Son ». C’est aussi un homme qui en un seul scratch rageur rend totalement obsolète les notions de « mode » ou de « tendance ». Vous en connaissez beaucoup vous des DJ qui passent de la musique classique ?

Etre un bon « turntablist », c’est tout un art et cela demande beaucoup de travail, la preuve :

Jonah : "Micro Macro"
micro macro


Et un grand merci à DJ DUCLOCK pour la découverte !

jeudi 8 mai 2008

The Dirtbombs : « We have you surrounded »




Oui, je sais, je vous casse souvent les oreilles sur ce blog avec The BellRays et dans le même genre, je vais aujourd’hui vous présenter une autre de mes marottes, The Dirtbombs from Detroit. Les Dirtbombs, c’est une sacrée bande de frappés, vous n’avez jamais entendu un groupe pareil : deux batteries, deux basses, et un chanteur/guitariste. Mick Collins, chanteur et guitariste, c’est la tête pensante du groupe et le compositeur quasi exclusif. Il possède une voix Noire, musclée et profonde, un peu comme un chanteur soul sous acide. Les références à la soul ne s’arrête pas là, en 2001, ils ont consacré un album entier « Ultraglide in Black » à des reprises motown et rhythm & blues. Les deux batteurs (Ben Blackwell et Patrick Pantano) leur donnent un groove terrible, une pulsation infernale, la première basse entre les mains expertes de l’excellent Troy Gregory (il a également joué avec Nathaniel Mayer voir mes messages des 4 août et 3 décembre 2007) joue un rythme d’enfer, la deuxième basse (Ko Melina) remplace dans les faits une guitare rythmique le son est trafiqué avec tout un tas d’effet et beaucoup de fuzz. Avouez qu’il faut quand même être malade quelque part pour imaginer des sons pareils ! D’ailleurs, les Dirtbombs c’est le type même du groupe qui a tout pour être foireux si l’essentiel n’était pas là : les chansons. Mick Collins et Troy Gregory (qui n’a signé aucune chanson sur ce nouvel album) sont deux excellents songwriters, nourris aux sons stax, motown et du rock furieux des Stooges et du MC5, en ce sens, ils sont l’épitomé de la ville de Detroit : du rock n’roll et de la soul. Ce groupe ne pouvait pas venir d’une autre ville, c’est de la déliquescence post industrielle de Detroit, du ghetto, que leur vient ce feu, cette rage de jouer par tout moyens cette énergie déployée jusqu’à la dernière goutte de sueur, de sang.

http://www.thedirtbombs.net/
www.myspace.com/dirtbombs
www.myspace.com/thedirtbombs

The Dirtbombs : Indivisible


The Dirtbombs : Wreck my flow


The Dirtbombs : Pretty princess day

lundi 5 mai 2008

Candi Staton : « The best thing you ever had »

« I hope you’re happy with your new love » tonne Candi Staton. Le ton est donné dès la première strophe. Candi joue ici sur le registre de la femme délaissée et/ou trompée, abandonnée. Certes, le thème est classique mais c’est ce qui fait toute l’universalité (et la beauté aussi) de la soul music qui justifie ici, sa traduction de « musique de l’âme ». Car, garçon ou fille, nous traînons tous nos casseroles et chacun dans son histoire personnelle peut trouver quelque chose ou un épisode particulier de sa vie qui le relie à ce qui est ici chanté par Candi Staton :

« I was the best thing you ever had »
« J’étais la meilleure chose qui te soit jamais arrivé »

Musicalement, le morceau montre toute l’étendue du savoir-faire des studios FAME situé à Muscle Shoals. Car c’est dans ce coin paumé de l’Alabama qu’un important chapitre de la soul s’est écrit entre 1969 et 1973 à l’époque où le label Atlantic y envoyait toutes ses stars enregistrer sous les fourches caudines du producteur Rick Hall dans l’espoir d’obtenir un tube. Ce qui a fonctionné à plusieurs reprises.

Mais revenons un instant à « The best thing you ever had ». L’intro est nerveuse, la tension est extrême avant que les cuivres ne viennent trancher dans le vif, dans une attaque typique du son sudiste. Candi trouve ici un terrain à sa juste mesure et chante merveilleusement bien. On sent l’émotion dans sa voix et le vécu coule à travers son chant. C’est troublant de constater que ce titre elle ne l’a pas écrit elle-même, la chanson est créditée à un mystérieux « Jackson »…

Malgré la grande classe déployée ici, Candi Staton ne sortira pas de la masse et retombera vite dans l’oubli, le talent est bien mal rétribué parfois. Elle a toutefois un petit quart d’heure de gloire grâce au tube disco « Young hearts run free » en 1976. Longtemps Candi Station a été considérée comme une has been et il a fallu tout le génie du label londonien Honest Jons (spécialiste des causes perdues) pour la sortir de l’anonymat. Une compilation regroupant les enregistrements FAME, sortie en 2004, a transformé quasiment du jour au lendemain Candi Staton en icône branchée. Depuis, elle est venue deux fois à Paris à l’Elysée-Montmartre et à la scène Bastille et a chanté, à chaque fois, devant des salles combles pour un public plutôt jeune aux anges (le concert du 4 avril 2006 à la scène Bastille était exceptionnel). C’est cette même année 2006 qu’est sorti son dernier album en date « his hands » petite merveille country/soul, mélange typiquement sudiste.

J’espère que vous me pardonnerez ce petit message personnel, mais alors que vient le moment de conclure ce message, je pense très fort à certaines de mes amies (qui se reconnaîtront) à qui je dédicace ce post et la chanson qui va avec.

Bonne écoute.

Candi Staton : "The Best Thing You Ever Had"

samedi 3 mai 2008

Jill Scott

Il est temps de réparer une grave omission. En effet, je n’ai pas jusqu’ici pris le temps de vous toucher deux mots du dernier album de Jill Scott lorsque celui-ci est sorti à la rentrée dernière. Pris dans le flot des sorties, j’ai, honte à moi, oublié cette Grande Dame, pourtant inoubliable à bien des égards.
Jill Scott, et sa copine Erykah Badu (voir le message précédent), je l’avais repéré dans le film Dave Chappelle’s Block Party réalisé par Michel Gondry. Après une petite pause, voici donc son nouvel album « The Real Thing Words and sounds Vol. 3 ». Disons le d’emblée ce qui la singularise par rapport à nombre de ses consoeurs c’est sa capacité à aborder frontalement des sujets assez intimes, de parler de sexe de façon assez crue. Mais pourtant tout au long de cet opus, elle le fait avec tellement de grâce, d’élégance, de sensibilité et même d’humour qu’elle en devient irrésistible. Prenez « Celibacy Blues » (le blues du célibataire, titre génial pourquoi personne n’y a pensé avant ?) par exemple. Jill évoque un endroit qu’il convient de « gratter convenablement » (Scratching it right) ainsi qu’un certain accessoire dont elle « change les piles pratiquement tous les soirs » (I get some new batteries almost every night). Certaines de mes copines vont se reconnaître dans les paroles (je n’en dirai pas plus ni ne citerai de noms). Bon, trêve de grivoiseries. Jill Scott vaut bien plus que ça, ce nouvel album dresse le portrait d’une femme à la sensibilité à fleur de peau qui « Wanna be loved », pour reprendre le titre d’une des meilleures plages du disque. « My love », « Come see me », « Crown Royal » sont délicates à l’oreille, on pense notamment à Millie Jackson. Mais la palme revient, à mon sens, au morceau qui donne son titre à l’album « The Real thing », je fonds à chaque écoute !


Jill Scott est une grande voix nu soul. On le savait, mais cette impression se confirme à l’écoute de ce nouvel album et se confirme avec le tout nouveau disque « live in Paris » enregistré à l’Elysée-Montmartre qui vient de sortir. Commentaire de mon frère après que je l’ai invité à visionner le DVD qui accompagne le disque : « Pourquoi on n’y est pas allé ? ». C’est une très bonne question et j’avoue que je n’en ai pas la moindre idée. Et pour tout vous dire à voir et écouter « Jilly from Philly », j’ai même des regrets. Le set commence avec une longue intro qui s’enchaîne avec le tube « The Way » (C’est comme ça que tu m’aimes Baby ?). Le climax du concert c’est la chanson « Rasool » où Jill peine à retenir ses larmes lorsqu’elle évoque sa communauté et ses amis trop tôt disparus. Encore une fois c’est une artiste sensible mais en même temps tellement forte… Et quelle voix ! Elle donne une véritable démonstration sur « He loves me » ou elle tâte de l’opéra. C’est même cruel si on compare avec quelques autres pépettes en vogue à l’heure actuelle, mais très largement surcotées. Et je sens que vous vous posez la question, mais oui « Golden » et son incroyable final jazzy est bien présente sur le disque, vous voilà rassurés. Et cela vous donne une raison supplémentaire de vous le procurer en attendant sa tournée européenne prévue pour cet été.

http://www.jillscott.com/
www.myspace.com/whoisjillscott
http://www.hiddenbeach.com/


Jill Scott : "Hate on me"


Jill Scott : "My love"

jeudi 1 mai 2008

Erykah Badu : New Amerykah Part One (4th world war)







Après une longue absence, voici enfin le grand retour d’Erykah Badu. C’est sur un fil tendu entre le passé et le futur qu’Erykah se balance avec grâce et intelligence tout au long de ce « New Amerykah ». On n’est plus dans un délire rétro comme chez Sharon Jones ou Nicole Willis par exemple mais pas non plus dans un r n’b tendance ado/MTV morose et épuisant. Les influences de l’age d’or des années 70 sont pourtant bien présentes mais Erykah les propulse aussitôt vers l’avenir, se servir du passé pour inventer le futur… L’album dépote sec dès la première plage « Amerykahn Promise », disco/funk explosif qui présente l’album comme une bande annonce de film d’action. Le reste de l’album enchaîne les perles avec une facilité déconcertante entre soul (« Me ») et hip hop old school (« The Healer » au sample bien trouvé et utilisé avec brio ; « My People »). Le titre de l’album « New Amerykah » le laissait présager, sur cet opus Erykah retrouve la verve sociale qui était l’apanage de Gil Scott Heron et Curtis Mayfield et dresse un constat alarmant sur l’état de l’Amérique d’aujourd’hui. Et puis il y également le grain de voix d’Erykah qui après toutes ces années n’a pas bougé, Erykah qui est non seulement un grande chanteuse mais possède un flow hip hop (pas trop utilisé sur ce disque) intéressant. Ce disque peut également s’enorgueillir des participation du bluesman/guitariste (de Philadelphie) Jef Lee Johnson, d’Omar Rodriguez (guitariste de The Mars Volta et ancien membre d’At the drive-in) ainsi que celle d’Ahmir Thompson (le batteur de The Roots).

Mais pourtant la meilleure plage du disque n’est pas indiquée sur la pochette, c’est en bonus que l’on trouve « l’ingrédient spécial » à savoir la chanson « Honey » au charme 80s indéniable, le meilleur de The Gap Band n’est pas bien loin. Les possesseur d’une place pour admirer la belle (elle est à tomber par terre !) le 28 juin prochain ont bien de la chance, le concert est archi complet depuis plusieurs semaines déjà…

http://www.baduworld.com/

Erykah Badu : "Honey" live (vous avez peut-être déjà vu cette vidéo chez Saab mais c'est trop de la balle !)


Erykah Badu : "The Healer"


The Roots (feat. Erykah Badu) : "You got me" (un petit souvenir pour finir, la chanson qui m'a fait découvrir Erykah)